Des syndicats de Renault organisent une collecte pour les grévistes de Dacia

Les négociations entre la direction de l'usine de Pitesti en Roumanie et les syndicats sont toujours suspendues. Le tribunal doit rendre mercredi sa décision sur la légalité de la grève, qui dure depuis plus de deux semaines.

Les syndicats de Renault se mobilisent pour les salariés de l'usine Dacia de Pitesti en Roumanie, en grève depuis plus de deux semaines. La CGT et la CFDT de l'usine Renault à Cléon (Seine-Maritime) organisent mardi une "collecte de solidarité" pour aider financièrement les salariés roumains. Dacia, premier constructeur automobile en Roumanie, a été racheté par le groupe Renault en 1999. Environ 500 euros ont été rassemblés dans la matinée, et l'essentiel de la collecte devait avoir lieu en milieu de journée.

"C'est une grève exceptionnelle dans la durée et dans la forme, on renoue avec des formes de luttes traditionnelles, a expliqué à l'AFP Gilles Cazin, secrétaire général de CGT sur le site, qui fabrique des moteurs et boîtes de vitesse. Soutenir les camarades de Dacia c'est aussi nous soutenir, car ils subissent le même chantage à la délocalisation que nous". Des collectes similaires sont prévues sur d'autres sites du groupe automobile.

La CFDT de Renault avait appelé la semaine dernière "à la solidarité financière pour soutenir concrètement l'action des travailleurs roumains" en grève et "de leur syndicat". Pour la CFDT, "la réduction des inégalités salariales au sein du groupe Renault est une priorité qui, in fine, doit profiter à terme à tous les salariés".

Les salariés de Dacia réclament une revalorisation de salaire de 50%, légitimant leur revendication par une hausse importante du coût de la vie en Roumanie et les bons résultats de Dacia, dont les ventes de voitures en Roumanie et à l'étranger ont augmenté de plus de 17% en 2007. Le salaire actuel moyen des employés de Dacia est actuellement de 285 euros bruts.

La direction, qui estime que la grève est illégale au motif qu'elle serait suivie par moins de la moitié des salariés - ce que conteste le syndicat de Dacia -, a saisi le tribunal de Pitesti le 24 mars, premier jour du mouvement. Alors que le tribunal a reporté sa décision au 9 avril, la direction de Dacia a suspendu les négociations avec les syndicats.

"Nous ne négocierons plus tant que tous les salariés n'auront pas repris le travail", a déclaré vendredi le porte-parole de l'usine, Liviu Ion. La dernière proposition d'augmentation de la direction est de 250 lei bruts par mois, soit environ 70 euros, alors que les salariés réclament 550 lei (environ 150 euros).

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