La journée de jeudi 24 janvier sur la question du pouvoir d'achat prend de l'ampleur. Lancée initialement par sept fédérations de fonctionnaires (CGT, CFDT, FO, FSU, CFTC, Unsa et Solidaires) pour "le rattrapage des pertes de pouvoir d'achat et l'ouverture immédiate de véritables négociations salariales" dans le secteur public", cette journée a pris un tour nouveau depuis la conférence de presse du président de la république il y a quinze jours et ses voeux aux forces vives de la Nation la semaine dernière. "Le président du pouvoir d'achat", comme s'était lui-même baptisé Nicolas Sarkozy, a renoncé à ses promesses, avouant lui-même qu'il ne peut pas "vider des caisses déjà vides" et jugeant "absurde de réduire le débat politique" à la question du pouvoir d'achat.

Les syndicats ont donc décidé de tirer les conséquences de la volte-face du chef de l'Etat. "Les augmentations de salaires, il va falloir aller les chercher nous-mêmes", a affirmé vendredi le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault. "Les salariés constatent chaque jour l'écart entre ce qui se passe au niveau des dépenses", notamment "la hausse des postes transport, logement, énergie, santé", et l'absence "d'évolution siginficative sur les ressources, c'est-à-dire les salaires", constate Bernard Thibault.

Cinq syndicats hospitaliers médicaux et non médicaux - CGT, CGC, CPH, Smarnu et Amuf - appellent les agents des hôpitaux publics à participer à la mobilisation jeudi sur les salaires. Ces organisations réclament notamment des "moyens budgétaires et humains au service public hospitalier", "le développement de l'emploi hospitalier", la "reconnaissance des pénibilités du travail et celles liées à la permanence de soins".

Mais pour l'instant seuls FO, la CFTC et Solidaires ont appelé l'ensemble les salariés du privé à se joindre à cette journée de mobilisation du public de 24 heures jeudi. "Dans le secteur privé, la CGT et la CFDT entendent agir ensemble pour parvenir au déblocage et à la relance des négociations salariales", indique lundi un communiqué commun. Pour y parvenir, les deux syndicats "appellent leurs structures professionnelles et locales à se rencontrer" afin de mettre sur pied "dans la première quinzaine de février" à une mobilisation des salariés, si possible unitaire.