Jérôme Savary (de tout) : "Je veux m'amuser"

Plus de 45 ans déjà qu'il monte sur les planches. Au début, surtout pour la musique et le jazz du côté de New York. Et au milieu des années 60 pour sa passion du théâtre. Jérôme Savary n'a rien oublié de son 'Magic Circus' de cette époque. Même dans sa nouvelle comédie musicale à l'affiche du Théâtre de Paris, "Don Quichotte contre l'Ange Bleu". Entretien avec l'auteur et le metteur en scène avant la première du spectacle.

Latribune.fr. Au tout début des années 70, il y a eu "Zartan, frère mal-aimé de Tarzan", spectacle donné notamment au théâtre de la Cité Internationale à Paris. Un délire très libertaire qui commençait bien avant le début du spectacle quand les comédiens se baladaient très dévêtus au milieu des spectateurs faisant la queue pour entrer. Cet esprit Grand Magic Circus reste-t-il encore chez le Jérôme Savary en 2008?

Jérôme Savary. C'est un grand souvenir, ce "Zartan", même si nous avions créé d'autres pièces avant. J'aime divertir mais dans le sens amuser et émouvoir en même temps afin d'emmener des gens dans des voyages qui les font sortir du quotidien. Je suis profondément mélancolique et resté très enfantin. C'est comme ça. En classe de 3ème, j'ai refusé d'aller en mathématique et j'ai alors arrêté comme si j'avais décidé de rester dans le monde de l'enfance. Je veux continuer à m'amuser comme un enfant.

La naissance de cette fable "Don Quichotte...", que vous avez écrite et mise en scène, touche quand même deux icônes du monde de la littérature et du cinéma. S'inscrit-elle dans cette vision du monde qui vous attire?

Oui, ça me ressemble cette façon de jouer avec les mythes. Et c'est un retour à l'esprit du Magic Circus. La musique est là car je ne conçois pas à un théâtre sans musique. Nous avons rôdé le spectacle à Béziers où depuis mon départ de l'Opéra Comique les autorités locales m'ont permis de reconstituer une base de travail dans un monastère et je viens de fonder ma nouvelle compagnie "La Boite à rêves". C'est là que ma dernière fille qui a 6 ans a vu la pièce. C'était important pour moi de connaître son opinion car les spectateurs ne doivent pas s'ennuyer. Ainsi, j'ai coupé une dizaine de minutes et le spectacle dure maintenant 1h40 environ sans entracte.

Arielle Dombasle tient le rôle de la meneuse de revue Daisy Belle au 'Moulin Rose'. Sur l'affiche, elle donne dans "L' Ange Bleu" façon Marlène Dietrich mais aussi dans certains personnages des films d'Almodovar... Toujours ces mythes remis au goût du jour?

Ce Don Quichotte se passe aujourd'hui. C'est aussi un peu du Sergio Leone. Il décide de partir en croisade contre le sexe, la publicité, etc. Il attaque donc le cabaret. Et cette histoire construite très 'cabaret', je ne l'aurai pas faite sans Arielle. Elle est vraiment unique. Nous jouons tous avec le sentiment de faire de l'improvisation. Et j'ai fait un théâtre de troupe pour qu'elle s'amuse. Ce plaisir est communicatif.


"Don Quichotte contre l'Ange Bleu" avec Arielle Dombasle (Daisy Belle), Jérôme Savary (le maître de cérémonie), Joan Crosas (Don Quichotte), Frédéric Longbois (Sancho Panza). Au Théâtre de Paris. Tél. 01 48 74 25 37.

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