De Toulouse à Metz, la gauche prend le pouvoir dans plusieurs grandes cités, la droite sauve Marseille

La gauche est le grand vainqueur des municipales, grâce à ses victoires dans plusieurs grandes villes dont Toulouse, Périgueux, Angouleme, Caen, Reims, Metz, Amiens, Saint-Etienne et Quimper. Marseille reste à droite.

Le PS et ses alliés, qui misaient sur la reconquête de 30 des 40 villes de plus de 20.000 habitants perdues en 2001, ont réussi leur pari. En effet, plusieurs grandes villes sont passées de droite à gauche. Parmi les 37 villes de plus de 100.000 habitants, la droite en détenait avant le second tour des municipales 21 (dont Marseille, Toulouse, Nice, Bordeaux et Strasbourg), la gauche 16 (dont Paris, Lyon, Nantes, Lille, Montpellier et Rennes).

Dans les villes de plus de 100.000 habitants, les victoires étaient très nettes pour la gauche avec Caen (56% pour Philippe Duron), Reims (Adeline Hazan avec 55,85% des voix), Amiens (Gilles Demailly avec 56%), Metz, Strasbourg (58% pour Roland Ries), Blois (60% pour Marc Gricourt), et Angoulême (Philippe Lavaud avec 52,39%) après Rouen dimanche dernier. Elle a par ailleurs conforté ses positions en l'emportant à Lille, après Lyon, Nantes, Besançon, Dijon et Limoges dès dimanche dernier. En outre, la gauche garde Angers, ville de plus de 100.000 habitants où la droite avait placé ses espoirs de conquête en un jeune UMP. Le maire PS sortant, Jean-Claude Antonioni, est réélu, malgré un ballottage très délicat.

Toulouse, quatrième ville de France et à droite depuis plus de 30 ans, a basculé à gauche avec l'élection de Pierre Cohen avec 51% face au maire sortant UMP, Jean-Luc Moudenc, en tête au premier tour.

La gauche conduite par le conseiller général DVG Michel Champredon, en congé du PS, a repris dimanche au second tour des municipales la ville d'Evreux (Eure) à la droite emmenée par le maire UMP sortant Jean-Pierre Nicolas. La liste de gauche qui comprend des socialistes, des écologistes, des chevènementistes et des communistes a obtenu 49,98% contre 46,88% à la droite.

Autres villes à basculer à gauche: Quimper où le député européen Bernard Poignant (PS) a remporté dimanche avec 55,7% des voix l'élection municipale. Il doit succéder au sénateur-maire UMP Alain Gérard. A Saint-Etienne, la liste du candidat PS Maurice Vincent arrivait en tête du second tour des municipales dimanche à Saint-Etienne avec 46,42% des voix, devant les listes du maire sortant UMP Michel Thiollière (41,15%) et du MoDem Gilles Artigues (12,44%), selon des résultats partiels. Des villes comme Anglet, Mende, Brive-la-Gaillarde, Millau, Cahors, Saint Chamond, Thionville, Aulnay sous Bois, Bar-le-Duc, Colombes, Valence, Vandoeuvre-lès-Nancy, Narbonne, La Seyne-sur-Mer, Poissy et Roanne ont également basculé à gauche.

Résultat symbolique: la sarkozyste Nadine Morano, porte-parole de l'UMP, est battue à Toul (Meurthe-et-Moselle) où elle était engagée dans une triangulaire délicate, selon des résultats recueillis dans douze bureaux sur treize.

A Paris, la victoire du maire sortant PS Bertrand Delanoë était acquise dès les résultats du premier tour. A Pau, le président du MoDem François Bayrou est battu face à la candidate socialiste Martine Lignières-Cassou. De même, à Périgueux, après un score très serré, le ministre de l'Education, Xavier Darcos, a annoncé sa défaite.

A La Réunion, les quatre plus grandes villes en ballottage sont tombées à gauche, dont le chef-lieu Saint-Denis, qui compte plus de 100.000 habitants. Le département reste toutefois à droite.

Belfort, où se jouait la succession de Jean-Pierre Chevènement, reste à gauche. Le MRC Etienne Butzbach (MRC) lui succède, selon des résultats partiels.

A Marseille, après un long suspense, le maire sortant UMP Jean-Claude Gaudin l'a finalement emporté sur son concurrent socialiste, Jean-Noël Guérini, battu dans le secteur clef, 3ème, par l'ancien ministre UMP Renaud Muselier. Marseille, ville emblématique d'un scrutin à portée nationale, reste donc à droite, un résultat qui atténue la déroute de la majorité.

Un soupir de soulagement également pour la majorité présidentielle à Mulhouse (Haut-Rhin) où l'ex-socialiste Jean-Marie Bockel, ministre d'ouverture du gouvernement de François Fillon, conserve de peu la mairie, selon des résultats partiels. Par ailleurs, le maire sortant UMP de Tarbes, Gérard Trémège, l'a emporté avec 54,34% des suffrages face à l'ancien ministre socialiste et député des Hautes-Pyrénées Jean Glavany.

Agen, Calais, Châtellerault, Gap et Saumur passent à droite
Face au raz-de-marée de la gauche au second tour, l'UMP a réussi à gagner cinq villes. Natacha Bouchart, à la tête d'une liste d'ouverture, a largement remporté dimanche la ville de Calais, aux mains du PCF depuis 37 ans, en battant le maire sortant Jacky Hénin avec 54,02% des suffrages, selon des résultats définitifs de la mairie. A Agen, la droite remporte sa seule victoire significative dans le département du Lot-et-Garonne, avec Jean Dionis du Séjour (52,25% des voix), député Nouveau centre soutenu par l'UMP, qui enlève à la gauche la mairie occupée depuis 2001 par Alain Veyret (PS). La droite a remporté Châtellerault, gouvernée par la gauche depuis 24 ans, avec la victoire de la liste conduite par Jean-Pierre Abelin (NC) et a réussi à conserver la majorité au conseil général malgré la perte de deux sièges. Dans l'Ouest, la droite enlève aussi Saumur, Concarneau, Morlaix et Quimperlé.

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