Les commandes de biens durables ont continué à baisser en février aux Etats-Unis, accusant un recul de 1,7% par rapport à janvier après -4,7% le mois précédent, selon les statistiques révélées ce mercredi par le département du Commerce.

C'est une déception pour les analystes qui tablaient sur une hausse de 0,8%. Les commandes de biens durables ont ainsi accusé quatre baisses au cours des six derniers mois. Les chiffres de janvier ont cependant été révisés en légère hausse à -4,7% au lieu de -5,3% annoncé initialement.

Les commandes ont reculé de 2,6% hors transports, ce qui est la baisse la plus marquée depuis janvier 2007, et de 1,6% hors défense. De leur côté les commandes hors défense et hors aviation, qui donne une bonne mesure de la volonté d'investissement des entreprises, ont reculé de 2,6% après une baisse de 1,8% déjà le mois précédent. C'est la baisse la plus marquée depuis octobre 2007.

La mauvaise performance de février s'explique par une chute record des commandes de machines outils (-13,3% après +0,4%) et par une baisse pour les métaux transformés (-1,7% après -3,2%). Les autres secteurs ont enregistré des hausses modérées, comme les métaux bruts (+1% après +0,9%), les ordinateurs et produits informatiques (+2,3% après -2,9% ou les équipements électriques (+1,6% après -0,2%).

Le secteur des transports a vu ses commandes progresser de 0,6% (après -12,6% en janvier), la baisse des commandes d'automobiles (-2,7% après +0,1%) étant rattrapée par une hausse pour les avions militaires (+4,3% après -32,6%) comme pour les appareils de ligne (+5,4% après -30,2%).

Les livraisons ont baissé de 2,8% en février après avoir progressé de 2,3% le mois précédent. C'est le recul le plus fort enregistré depuis septembre 2006. Les carnets de commandes ont progressé de 0,8%, comme en janvier, et les stocks ont augmenté de 0,5% après une hausse de 0,6%.

De son côté, l'immobilier est toujours en panne. Les ventes de logements neufs ont baissé de 1,8% en février par rapport à janvier, pour s'établir à 590.000 unités (en rythme annuel), a annoncé mercredi le département du Commerce. C'est un peu mieux que ce qu'attendaient les analystes mais c'est aussi le niveau le plus bas enregistré depuis février 1995.

En revanche, les demandes de crédits immobiliers ont bondi de près de 50% la semaine dernière dans le sillage de la baisse des taux d'intérêt provoquée par la nouvelle détente monétaire de la Fed (Réserve fédérale), qui a baissé son principal taux directeur de 75 points de base à 2,25%, son plus bas niveau en plus de deux ans, et d'autres mesures prises par la banque centrale, a annoncé mercredi l'Association des banquiers du secteur.

L'indice des demandes de prêts immobiliers de la Mortgage Bankers Association a bondi de 48,1% à 965,9 en données corrigées des variations saisonnières sur la semaine au 21 mars, son plus haut niveau depuis le début février.

Les demandes de refinancement se sont envolées de 82%, occultant une hausse de 10,6% des demandes de prêts destinés à l'acquisition d'un logement. La semaine précédente, les demandes étaient tombées à leur plus bas niveau depuis la fin décembre.

Le taux moyen des crédits logement à trente ans a baissé de 24 points de pourcentage à 5,74%, au plus bas depuis le début du mois dernier.

La moyenne mobile sur quatre semaines donne une hausse de 11,3% des demandes totales de prêts, avec une hausse de 3,1% pour les dossiers en vue d'une acquisition et un bond de 18,3% pour les demandes de refinancement d'un crédit en cours.