L'aggravation du déficit commercial de la France atteint des ampleurs préoccupantes. Et l'euro fort est loin d'être seul responsable si l'on en juge par les chiffres positifs toujours élevés enregistrés par nos voisins allemands plus que jamais en excédent commercial avec un bond de cinq milliards d'euros de mai à juin (cliquez ci-contre sur notre article dans la rubrique "sur le même sujet").

Les Douanes françaises ont en effet annoncé ce jeudi qu'au premier semestre 2008, le solde du commerce extérieur tricolore a été négatif 24,387 milliards d'euros contre "seulement" 15,801 milliards d'euros un an plus tôt.

Le mois de juin est venu renforcer la tendance avec un déficit passé en un an de 4,702 à 5,640 milliards d'euros. Les exportations ont résisté passant de 34,711 milliards en mai à 34,888 milliards d'euros en juin mais les importations augmentent sur un mois de 39,413 à 40,528 milliards.

Cet indicateur vient renforcer les craintes d'un ralentissement économique rapide en Europe et notamment dans l'Hexagone. Pour Mathieu Kaiser, économiste chez BNP Paribas, interrogé par latribune.fr, la France montre déjà des signes de ralentissement. "On part de moins haut que l'Allemagne et on commence déjà à ralentir. Les commandes industrielles commencent à baisser. On devrait assister à un ralentissement des exportations plus prononcé en France qu'en Allemagne".

A ses yeux, "Il y a un ensemble de facteurs négatifs mondiaux. L'inflation, le resserrement de crédit et la crise aux Etats-Unis, pèsent sur la demande. La France et l'Allemagne sont logées à la même enseigne au niveau du dynamisme. D'ailleurs, toute l'Union européenne est touchée".