Les analystes s'y attendaient : les ventes de détail ont reculé de 0,1% en juillet aux Etats-Unis soit leur plus fort recul depuis février. La faute au marché automobile, en pleine déprime, les Américains boudant les gros 4x4 trop gourmands en essence à l'heure du pétrole cher. Sur un an, la progression se limite à 2,6%

D'ailleurs, hors automobile, les ventes ont progressé sur un mois de 0,4%, un tout petit peu moins que prévu et de 6% sur un an. Pour le mois de juin, le chiffre a été revu à la hausse et passe de +0,1% à +0,3% et de +0,8% hors automobile à +0,9%.

Au chapitre des nouvelles rassurantes, on notera la hausse du chiffre d'affaires dans l'immobilier malgré la crise du secteur : +1% pour les magasins d'ameublement soit la plus forte progression depuis janvier 2007, +0,8% pour les magasins d'informatique et d'électroménager, et +0,3% pour les enseignes de bricolage et jardinage.

Signe de cette mauvaise santé des ventes aux Etats-Unis, le groupe de grands magasins Macy's qui détient aussi les Bloomingdale's a annoncé ce mercredi que ses bénéfices avaient stagné au deuxième trimestre, passant de 74 à 73 millions de dollars et de 16 à 17 cents par action (29 cents hors élements exceptionnels) compte tenu d'une réduction du nombre de titres. Les ventes sur la période ont reculé de 3% à 5,72 milliards de dollars. La baisse est de 2,1% à nombre de magasins identique.

Autre mauvais indicateur : les résultats du groupe Liz Claiborne, spécialiste des vêtements et accessoires de mode (marques Mexx, Juicy Couture, Kate Spade, Lucky...) a subi une perte au deuxième trimestre (clos le 5 juillet) de 23,2 millions contre un bénéfice de 13,6 millions un an plus tôt. Ses ventes ont baissé de 7% à 973,8 millions.

Le secteur immobilier est lui aussi touché. Le spécialiste américain de la fabrication de maison de luxe Toll Brothers, leader mondial de la spécialité, lance un "warning" (avertissement sur ses performances). Il dit s'attendre à une chute de 34% de ses ventes au troisième trimestre en raison du ralentissement économique et s'attend à ce que ses résultats passent de 1,21 milliard de dollars à 796,5 millions.

Par ailleurs, le département du Travail a annoncé une hausse de 1,7% des prix à l'importation en juillet par rapport à juin et de 0,9% hors produits pétroliers. Sur un an, ces prix à l'importation ont bondi de 21,6% soit la plus forte progression en 26 ans. Pour les produits pétroliers, la hausse est de 4% en juillet et de 79,2% en un an. Hors produits pétroliers, le gain se limite à 0,9% en donnée mensuelle et 8% sur douze mois.

Parallèlement à l'envolée des prix du pétrole, la consommation d'or noir et de ses dérivés (essence, fuel) recule outre-Atlantique. En juin, les Américains ont roulé 12,2 milliards de miles de moins qu'un an plus tôt soit une baisse, pour le huitième mois consécutif, de 4,7%. Depuis novembre, le recul atteint 53,2 milliards de miles, battant le record de baisse de 1970 qui était de 49,3 milliards.

Enfin, le département (ministère) américain du Commerce indique que les stocks des entreprises ont progressé de 0,7% de mai à juin alors que leurs ventes sur la période ont crû de 1,7%. En mai, les stocks avaient augmenté de 0,4% et les ventes de 1,1%. Le ratio stocks/ventes s'est établi à 1,23 en juin, un niveau historiquement bas, contre 1,24 en mai. Sur un an, les stocks ont progressé de 5,6% et les ventes de 9,2%. Dans l'industrie, les stocks ont augmenté de 1% en juin et les ventes de 1,6%. Dans le commerce de détail, les stocks ont reculé de 0,1% et les ventes augmenté de 0,4%. Les stocks des grossistes ont augmenté de 1,1% et leurs ventes de 2%.