35 heures : une loi pour négocier les "heures sup" dans les entreprises d'ici 2009

Patrick Devedjian a demandé ce lundi le "démantèlement définitif" de la durée légale du travail dès 2008, appelant à des négociations d'entreprise. Xavier Bertrand estime au contraire qu'il faut garder les 35 heures mais les assouplir encore.

Dix ans près leur mise en place, les 35 heures suscitent toujours l'hostilité de la droite. Mais celle-ci se divise sur le sort définif à accorder à cette réforme sociale vilipendée par le Medef. Le secrétaire général de l'UMP Patrick Devedjian a réclamé "avec force", ce lundi, le démantèlement de la durée légale du travail. A l'instar du Medef, il demande que la durée du travail soit "déterminée par la négociation sociale, entreprise par entreprise". Avec un tel système, il en serait fini de la durée légale du travail en France.

Le chef de l'Etat avait lui-même envisagé, en début d'année, d'abolir les 35 heures, avant de préciser qu'il envisageait de déplafonner les heures supplémentaires plutôt que d'abroger la durée légale du travail. Les 35 heures ont déjà connu de multiples assouplissements par les différents gouvernements de droite depuis 2002, notamment l'augmentation du contingent légal d'heures supplémentaires.

Tout le monde à l'UMP ne partage pas la position de son secrétaire général. Pour Jean-Pierre Raffarin, vice-président du parti, "il est clair que nous ne voulons pas toucher à la durée légale du travail". "Ce que veut dire Patrick Devedjian, ce n'est pas de donner aux partenaires sociaux, entreprise par entreprise, la liberté de discuter de la durée légale mais de discuter des heures supplémentaires", a expliqué l'ancien Premier ministre sur LCI. Couac? Non, "imprécision, estime Jean-Pierre Raffarin. Mais voilà qui est clair. J'ai précisé".

Le ministre du Travail, Xavier Bertrand, a lui-même fait une mise au point sur sa position lundi. "Les 35 heures ont été un carcan imposé qui ne marche pas pour tous les salariés aujourd'hui", a-t-il déclaré lors d'une visite à l'usine Renault de Flins (Yvelines). A la place du "système rigide" des 35 heures, le ministre du Travail propose du "surmesure". Il plaide également pour une durée du temps de travail établie "entreprise par entreprise par la négociation sociale".

Plus tard dans la journée, Xavier Bertrand, également secrétaire général adjoint de l'UMP, a précisé qu'il "fallait garder une durée légale du travail à 35 heures", mais qu'une loi permettrait, à partir de début 2009, aux entreprises de négocier de "la souplesse", notamment sur les heures supplémentaires. Cette position a été saluée par le chef de l'Etat. Nicolas Sarkozy, interrogé lundi sur les 35 heures, a renvoyé aux propos de son ministre du Travail Xavier Bertrand qui "a bien parlé", "comme toujours".

Promoteur des 35 heures, le parti socialiste a répondu lundi à Patrick Devedjian. Non pour défendre bec et ongle la réforme de Martine Aubry, mais pour dire ce qu'il ferait sur ce dossier s'il était au pouvoir. "Si nous étions en situation de responsabilité, nous ne remettrions pas en cause les 35 heures. Nous engagerions avec les partenaires sociaux le dialogue sur l'actualité des 35 heures, sur la continuation ou pas des 35 heures", a déclaré l'un de ses porte-parole, Bruno Le Roux.

Le problème est que les partenaires sociaux sont largement divisés sur le sujet, le Medef militant depuis dix ans pour la suppression des 35 heures.

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