Le Lloyd's se félicite d'une année 2007 excellente, mais se dit prudent pour 2008

Le président du marché londonien de l'assurance, Peter Levene, affirme que les prix vont baisser cette année après deux années de profits énormes, et que ceci affectera les marges du Lloyd's. Il juge l'impact du "subprime" négligeable, ne s'inquiète pas trop des risques de récession, mais estime que le monde est devenu plus dangereux.

Au cours d'un rendez-vous avec la presse internationale à Londres, le président du Lloyd's s'est félicité du bon état du prestigieux marché londonien de l'assurance spécialisée. Il a affirmé que l'année 2007 s'est achevée par un très bon résultat, "similaire" - dit-il - à celui de 2006, quand le Lloyd's a réalisé un profit avant impôts de 3,7 milliards de livres (7,2 milliards de dollars, soit plus de 5 milliards d'euros).

Peter Levene n'en a pas dis davantage, car les résultats de 2007 ne seront publiés dans le détail qu'en avril. Mais, constatant l'absence d'ouragans et de catastrophes naturelles majeures pendant l'année qui vient de s'écouler, il a voulu confirmer que la tendance positive déjà évidente dans les résultats du premier semestre avait continué tout au long de l'exercice.

Pour le Lloyd's, 2006 et 2007 auront été ainsi des années excellentes, contrairement à 2005, quand le marché londonien a perdu entre 7 et 8 milliards de dollars en indemnités à cause des ouragans Katrina et Wilma. Cependant, le président du Lloyd's s'est voulu prudent pour 2008, indiquant qu'elle "ne serait pas une grande année". La raison tient moins aux turbulences actuelles sur les marchés financiers ou aux risques de récession qui planent sur l'économie mondiale, qu'aux conditions spécifiques du marché de l'assurance spécialisée.

"Quand nous dégageons de bons profits - a-t-il expliqué - les investisseurs s'enthousiasment et injectent des fonds importants dans le Lloyd's. Les syndicats se multiplient, la concurrence augmente et les prix baissent en conséquence". Cette règle du marché, aussi vieille que paradoxale selon Lord Levene, est à l'origine de la baisse des prix des contrats d'assurance qui est annoncée pour cette année, et qui va donc sans doute affecter les marges du marché. Les syndicats du Lloyds sont passés de 66 en janvier 2007 à 72 en juillet, malgré les quelques fusions et acquisitions qui ont lieu dans le secteur.

Lord Levene a par ailleurs minimisé l'impact du "subprime" sur le Lloyd's, expliquant qu'il était "faible", même s'il a précisé ne pas connaître la situation de l'industrie de l'assurance dans son ensemble. Quant aux risques de récession, ils n'affecteront non plus le marché londonien, "à moins d'une détérioration majeure de la conjoncture". La raison ? "Même en période de ralentissement de l'économie, les avionneurs doivent assurer leurs avions, et les entreprises leurs usines", dit-il.

Le président du Lloyd's exprime une seule véritable note d'inquiétude, qui porte sur la situation politique internationale. "Le monde est devenu plus dangereux. Les conflits dans la bande de Gaza et au Pakistan notamment sont très sérieux. Et en Afrique, même des pays que nous croyions stables ont plongé dans le chaos et la violence", dit-il en mentionnant le Kenya.

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