Northern Rock : les fonds activistes ne reçoivent pas le soutien des actionnaires

L'assemblée générale extraordinaire des actionnaires de la banque britannique en difficulté Northern Rock n'a voté qu'une seule résolution sur les quatre proposées par les fonds d'investissement activistes RAB Capital et SRM Global. La direction, qui cherche depuis plusieurs mois une solution pour refinancer la banque afin d'éviter une nationalisation, en sort renforcée.

Les 600 actionnaires réunis cet après-midi à Newcastle en Grande-Bretagne pour l'assemblée générale extraordinaire de la banque Northern Rock ont tranché. Ils n'ont adopté qu'une seule des quatre résolutions proposées par les fonds d'investissement activistes SRM Global et RAB Capital qui visaient à réduire la capacité d'action de la direction. Les deux fonds, détenteurs d'environ 18% du capital de Northern Rock, souhaitaient en particulier empêcher les dirigeants de céder des actifs et d'émettre de nouvelles actions sans avoir obtenu l'autorisation des actionnaires. La seule résolution approuvée interdit à la direction de décider une augmentation de capital supérieure à 5 millions de livres sans l'accord des actionnaires. Elle a été soutenue par 65,91% des actionnaires, alors qu'elle nécessitait 50% des voix pour être validée.

La direction du groupe estime que ce résultat lui donne la liberté de poursuivre les négociations avec des acquéreurs potentiels. Frappée de plein fouet par la crise des crédits hypothécaires américains à risques "subprime", la banque britannique spécialisée dans les prêts immobiliers avait dû emprunter 25 milliards de livres à la Banque d'Angleterre cet automne pour éviter de mettre la clé sous la porte. "Le conseil d'administration va continuer d'arrache-pied à chercher une solution aux difficultés actuelles qui soit dans l'intérêt de toutes les parties prenantes, y compris les actionnaires. Comme annoncé précédemment, il prévoit d'achever le passage en revue de sa stratégie en février 2008", déclare la banque. Cependant les deux candidats à la reprise, le consortium Virgin et le groupe Olivant, peinent à trouver les fonds nécessaires, au point que l'hypothèse d'une nationalisation de Northern Rock revient avec de plus en plus d'insistance ces derniers jours.

"Nous cherchons une solution au sein du secteur privé. La question d'une nationalisation ou pas est du ressort du gouvernement" et le groupe n'a aucun contrôle là-dessus, a précisé aujourd'hui Bryan Sanderson, le président de la banque. Pour sa part, Alistair Darling, le ministre des Finances britannique, a réaffirmé que "toutes les options" étaient envisageables. Même s'il continue à privilégier une reprise par un groupe privé, le ministre n'hésitera pas à prendre les décisions nécessaires pour "défendre les intérêts des contribuables et des épargnants". Le gouvernement a d'ailleurs désigné tout récemment Ron Sandler, un ancien patron du Lloyd's, le marché de l'assurance de Londres, pour prendre la tête de l'entreprise en cas de nationalisation.

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