Gordon Brown admet la défaite des travaillistes aux municipales

Gordon Brown met notamment la sévère défaite de son parti sur le compte de la hausse du coût de la vie. Alors qu'on attend encore les résultats de Londres, l'excentrique conservateur Boris Johnson semble en mesure de l'emporter.

Le Premier ministre britannique, Gordon Brown, a admis ce vendredi sa "déception" face aux "mauvais" résultats enregistrés par le Labour, son parti, aux élections locales de jeudi en Angleterre et au Pays de Galles, les pires depuis une quarantaine d'années. "Il est évident que cela a été une nuit décevante, en fait une mauvaise nuit pour le Labour", a reconnu Gordon Brown lors d'une conférence de presse. "Nous devons en tirer les leçons... Nous allons analyser ce qui s'est passé et aller de l'avant".

Le parti "a entendu" le message, a-t-il assuré, citant la hausse du coût de la vie pour expliquer la sévère sanction électorale. "La population veut être assurée que le gouvernement va les aider à surmonter ces temps difficiles", a-t-il dit, promettant des mesures afin d'aider à compenser la "hausse des factures".

Selon une estimation de la BBC, le parti travailliste se classait seulement en troisième position, avec 24% des voix, derrière les libéraux-démocrates (25%) et à vingt points des conservateurs (44%). Si le résultat de ces élections locales était reproduit lors de législatives, les Tories emporteraient une nette majorité parlementaire, allant de 138 à 164 députés, selon les projections.

Sur les 4.102 sièges en jeu jeudi en Angleterre et au Pays de Galles, le Labour en perd 220, tandis que les conservateurs en gagne 192 et les libéraux-démocrates 19, selon les résultats disponibles portant sur 122 des 159 conseils locaux disputés.

Les conservateurs pourraient surtout emporter la mairie de Londres, où le maire travailliste sortant, Ken Livingstone, est en difficulté face au tory Boris Johnson. La BBC, ainsi que plusieurs autres médias, citant des sources proches du gouvernement et du Labour, laissait présager une défaite de leur candidat à Londres, ce qui serait un véritable coup de tonnerre politique.

Il s'agit de la meilleure performance des conservateurs lors d'élections locales depuis 1992, et la pire du Labour depuis la fin des années 60, encore plus mauvaise qu'en 2004 où les travaillistes avaient payé la décision controversée du Premier ministre de l'époque, Tony Blair, d'engager le Royaume-Uni dans la guerre en Irak. En 2004, le Labour avait également terminé en troisième position, avec 26% des voix.

Plusieurs analystes font le parallèle entre le revers de Brown et la déroute qu'avait subie en 1995 l'ancien Premier ministre conservateur John Major lors d'élections locales où il n'avait recueilli que 25% des suffrages. Deux ans plus tard, il était chassé du pouvoir.

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