ArcelorMittal : le brésilien Gerdau dément être intéressé par le site de Gandrange

Alors que la municipalité d'Amnéville affirmait dimanche soir que le sidérurgiste brésilien Gerdau était candidat à la reprise de l'aciérie de Gandrange, ce dernier vient de démentir. De son côté, le ferrailleur allemand Scholz s'est dit "intéressé", tandis qu'ArcelorMittal affirme ne pas vouloir vendre le site. La menace de près de 600 suppressions d'emplois a en tout cas relancé le dossier sur la scène politique.

Le dossier Gandrange reste toujours aussi complexe. Alors qu'ArcelorMittal devrait confirmer, vendredi 4 avril, lors d'un comité d'entreprise son intention de fermer partiellement l'usine de Gandrange, menaçant ainsi 595 emplois, une lueur d'espoir était apparu dimanche et ce lundi chez les salariés de l'usine de Gandrange en Moselle. Deux nouveaux candidats éventuels à la reprise du site, le brésilien Gerdau et l'allemand Scholz, sont en effet apparus.

Mais douchant les premiers espoirs, le sidérurgiste brésilien a démenti ce lundi après midi être intéressé par la reprise du site. Dimanche soir, la municipalité d'Amnéville avait pourtant fait savoir que le groupe sidérurgique brésilien Gerdau était "officiellement" candidat à la reprise de cette unité.

"Nous avons présenté ce projet de reprise au ministère de l'Economie et des Finances vendredi à Paris avec l'un des vice-présidents de Gerdau, le président de Sidenor, un sidérurgiste espagnol filiale à 40% de Gerdau, et Alain Grenaut, ancien directeur de l'usine mosellane et actuel président du comité de défense de l'aciérie de Gandrange", a précisé Alain Stahl, le consultant chargé du dossier par le député-maire (UMP) d'Amnéville, Jean Kiffer.

Une rencontre confirmée ce lundi par le ministère de l'Economie. Dans un communiqué, Christine Lagarde confirme ainsi " que M. de Vasconcellos, vice-président du directoire du groupe Gerdau et M. Jainaga, directeur général de Sidénor (groupe sidérurgique espagnol contrôlé à 40% par Gerdau, NDLR) ont été reçus par son cabinet en compagnie de M. Grenaut, ancien directeur du site de Gandrange, et de M. Stahl, chef de cabinet du maire d'Amnéville".

"A l'issue de ce rendez-vous, il a été recommandé au groupe Gerdau, qui n'a présenté à ce jour aucune offre de reprise, d'entrer directement en relation avec la direction du groupe ArcelorMittal, pour préciser, le cas échéant, ses intentions", est-il indiqué. Le ministère précise également que cette rencontre a eu lieu à la demande du maire d'Amnéville, "dans le cadre des différents contacts que le cabinet du ministre (...) a pu avoir, au cours des dernières semaines, avec des professionnels du secteur se déclarant intéressés par l'avenir du site de Gandrange", est-il précisé.

Après le démenti de Gerdau, il reste toutefois un autre repreneur potentiel, le groupe allemand Scholz, qui a fait connaître son intérêt. "Ceci pourrait être intéressant pour nous, mais il n'y a pas de discussion en cours", a ainsi indiqué le patron du groupe Olivier Scholz, qui précise qu'aucune rencontre au ministère de l'Economie français n'a eu lieu à ce sujet.

Un intérêt qui pourrait ne pas aller plus loin. Enfoncant le clou, ArcelorMittal a en effet réaffirmé ce lundi après-midi que la question d'une cession de l'usine de Gandrange "ne se pose pas", le groupe n'ayant "reçu aucune offre" de rachat.

Ce dossier, aux multiples revirements, est en tout cas revenu sur le devant de la scène politique. En février, l'annonce d'une fermeture partielle du site avait provoqué une réaction de Nicolas Sarkozy, qui s'était rendu sur le site. Le président de la République avait alors annoncé que l'Etat "était prêt à investir sur le site, avec ou sans Mittal". Une déclaration reprise maintenant par les syndicats et l'opposition qui demandent à ce que le gouvernement tienne sa promesse.

Si Nicolas Sarkozy n'a pour l'instant pas réagi, François Fillon a souhaité pour sa part ce lundi que les 1.100 emplois de l'usine ArcelorMittal de Gandrange soient sauvegardés, ainsi que les capacités sidérurgiques de la France. "Nous attendons les propositions, que nous ne connaissons pas encore, de la direction de Mittal et nous serons extrêmement vigilants sur deux sujets: nous voulons d'abord que tous les emplois soient préservés, c'est-à-dire que tous les salariés aient à la sortie de cette affaire un emploi", a-t-il déclaré, ajoutant: "nous voulons aussi veiller à ce que les capacités industrielles dans notre pays, et notamment dans le domaine de la sidérurgie, ne se réduisent pas".

A l'UMP, on affirme aussi que c'est "un feuilleton qui n'est pas terminé". "Il y a un certain nombre de solutions qui sont mises sur la table par l'entreprise. On voit aussi qu'il y a des repreneurs", a souligné le porte-parole de l'UMP Frédéric Lefebvre. "Laissez le temps à l'Etat d'étudier les solutions et je crois qu'il reste une place pour le volontarisme politique en matière économique", a-t-il conclu.

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