Une semaine marquée par l'adoption de la réforme des institutions

A la une de l'actualité cette semaine, l'adoption de jutesse par le Congrès de la réforme des institutions. Le plan de départs volontaires chez Renault, la poursuite du repli des cours du pétrole, la chute de la consommation des ménages et la première cotation de GDF Suez et de Suez Environnement ont également fait les gros titres.

LA REFORME DES INSTITUTIONS ADOPTEE DE JUSTESSE PAR LES PARLEMENTAIRES

A deux voix près. Députés et sénateurs, réunis en Congrès à Versailles, ont adopté lundi 21 juillet la réforme des institutions. Mais seulement 539 parlementaires ont approuvé la révision constitutionnelle, à peine un de plus que la majorité qualifiée des 3/5 exigée pour entériner le texte. Le gouvernement s'en satisfera alors que les réticences de certains députés de la majorité laissaient planer le doute sur l'issue du scrutin et menaçaient Nicolas Sarkozy d'un échec retentissant. Les voix de douze des dix-huit parlementaires radicaux de gauche (PRG) ont donc été cruciales pour l'adoption de la réforme. Le Parti socialiste, à l'exception de Jack Lang, ancien membre du comité Balladur chargé de réfléchir à la modernisation des institutions, a massivement voté contre. Tout comme le Parti Communiste, les Verts et le Modem.

Cette réforme prévoit notamment que le président de la République ne pourra pas faire plus de deux mandats de cinq ans consécutifs. Il pourra désormais s'exprimer devant les parlementaires, réunis en Congrès. Les autres mesures phares du texte attribuent de nouveaux droits au Parlement (droit de veto sur les nominations du chef de l'Etat, fixation de la moitié de l'ordre du jour...) et aux citoyens (référendum d'initiative populaire, saisine du Conseil constitutionnel...). En revanche, la révision de la Constitution ne touchera pas au mode de scrutin du Sénat, comme le réclamait le PS. Elue par un collège de grands électeurs, essentiellement composés de conseillers municipaux et autres élus locaux, la chambre haute du Parlement accorde une surreprésentation aux zones rurales, au dépriment des zones urbaines et beaucoup plus peuplées.

RENAULT VA SUPPRIMER 5.000 EMPLOIS, LE SECTEUR AUTOMOBILE RESISTE

Les prochains mois s'annoncent difficiles pour les constructeurs automobiles européens. Le fort ralentissement attendu du marché européen, la flambée des cours des matières premières et le niveau élevé de l'euro devraient mettre à mal un secteur qui pour l'instant résistait plutôt bien. Les résultats semestriels publiés cette semaine le confirme. Portés par la forte demande sur les marchés émergents et par des gains de productivité, PSA Peugeot Citroën a vu son bénéfice net bondir de 49% sur les six premiers mois de l'année. Les profits de Renault ont pour leur part grimpé de 37%, ceux de Volkswagen de 32%. Pour Fiat, c'est le résultat opérationnel qui a marqué un bond de 24% Mais "il faut se préparer à une période difficile," a prévenu jeudi Carlos Ghosn, le PDG de Renault. "Si le marché européen continue de baisser de 4 %, comme prévu en 2008, ça peut aller, mais s'il chute davantage, nous aurons un problème".

Du coup, Renault a révisé à la baisse ses prévisions de ventes. Le groupe ne compte plus que sur 3 millions de véhicules vendus l'an prochain, 300.000 de moins que précédemment. Et il a d'ores et déjà annoncé une réduction de coûts de structure de 10%, notamment grâce à plan de départs volontaires en Europe. "Une mesure d'anticipation" qui se traduira par 5.000 postes supprimés. Par ailleurs, la fermeture d'une des deux chaînes de montage de l'usine de Sandouville, qui assemble la nouvelle version de la Laguna, devrait entraîner la suppression de 1.000 emplois supplémentaires. Un millier de postes seraient également menacés sur le site de Flins qui fabrique la Clio. Ce plan devrait se traduire par des économies de 350 millions d'euros à partir de 2009 et 500 millions en année pleine, selon le groupe de la marque au losange.

LA CONSOMMATION D'ESSENCE BAISSE, LES COURS DU PETROLE POURSUIVENT LEUR CHUTE

Les automobilistes roulent moins. Pendant que les prix à la pompe flambent, la consommation d'essence a enregistré en juin une forte baisse. Les livraisons de carburant aux stations-service ont en effet reculé de 10 % par rapport à juin 2007, selon les chiffres publiés jeudi par l'Union française des industries pétrolières (Ufip). Une première alors que la consommation avait très légèrement progressé (+0,44%) sur les cinq premiers mois de l'année. Mais après ce mois de juin inédit, les ventes de carburant affichent un repli de 1,5% au premier semestre. "Il me semble qu'il y a dans cette baisse de la consommation un effet prix incontestable", explique Jean-Louis Schilansky, le président de l'Ufip. Avec un prix moyen de l'essence à 1,4882 euro et un pic à 1,4971 euro, les prix à la pompe ont en effet battu des records en juin.

Outre-Atlantique aussi, la consommation d'essence recule. La semaine passée, la demande a baissé de 3,3% par rapport à la même semaine de 2007. Depuis de début de l'année 2008, elle enregistre une chute de 2,2%. L'Opep ne table désormais plus que sur une progression de 1,2% de la demande mondiale cette année. Du coup, les cours du pétrole refluent. Après avoir touché un nouveau sommet le 11 juillet, le baril de brut WTI a perdu plus de 20 dollars sur le marché new-yorkais, repassant sous les 125 dollars. Certains analystes tablent désormais sur un retournement de cycle, Lehman Brothers prévoyant même un baril à moins de 100 dollars l'année prochaine. Les prix à la pompe ont en tout cas entamé leur décrue, perdant deux centimes d'euros en deux semaines selon l'Ufip.

CHUTE DE LA CONSOMMATION DES MENAGES, LES SOLDES D'ETE DECOIVENT

Nouveau signe inquiétant pour l'économie française. La consommation des ménages en produits manufacturés, qui représente environ un quart de leurs dépenses totales, a chuté en juin de 0,4%. Une première pour ce mois depuis 1999! Sur le deuxième trimestre, ces dépenses de consommation ont stagné (+0,1%), selon les chiffres publiés mercredi par l'Insee. En glissement annuel, la hausse est de 1 %, soit la plus faible augmentation depuis août 2003. En incluant l'alimentation, les services et l'énergie, la consommation totale des ménages devrait elle aussi stagner au deuxième et au troisième trimestre. De quoi nourrir les inquiétudes alors qu'elle constitue le principal moteur de l'activité hexagonale. D'autant plus que le bilan des soldes d'été, attendues comme une bouffé d'oxygène pour un secteur mis à mal par le mauvais temps et les problèmes de pouvoir d'achat, s'annonce décevant. Selon une enquête de la Chambre de commerce et d'industrie de Paris (CCIP), plus de 50% des commerçants parisiens se sont déclarés "peu" ou "pas satisfaits" de leur activité durant cette période. Ouvertes depuis le 25 juin, les soldes prendront fin le 2 ou 5 août dans 83 départements.

GDF SUEZ FAIT SON ENTREE EN BOURSE, SUEZ ENVIRONNEMENT EN FORTE HAUSSE POUR SA PREMIERE COTATION

GDF Suez a fait mardi son entrée à la Bourse de Paris. Avec une capitalisation boursière supérieure à 90 milliards d'euros, le groupe figure dans le trio de tête de la place parisienne, derrière Total et EDF. Mais le nouveau poids lourd de l'énergie, né de la fusion entre le gazier public et le groupe privé d'énergie, d'eau et de déchets, a perdu 4,02% pour sa première séance de cotation. Introduction réussie en revanche pour Suez Environnement. Le titre de la filiale de Suez, regroupant ses activités eau et propreté, a connu une première journée euphorique, gagnant jusqu'à 40% en séance. Le titre a finalement clôturé en hausse de 29% à 18,10 euros. L'action du numéro deux mondial des services à l'environnement ne devrait pas s'arrêtait en si bon chemin alors que Lehman Brothers a annoncé un objectif de cours à 27 euros. Et Suez Environnement a publié jeudi une croissance organique de 6,7% de son chiffre d'affaires au premier semestre à 6 milliards d'euros.

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