Le gouverneur de la Banque d'Angleterre est la cible de critiques

Les parlementaires britanniques lui reprochent de réagir à la "vitesse d'un escargot" aux tensions sur le marché monétaire. Face à la hausse du coût du crédit, il annonce que la banque centrale réfléchit à un plan d'action sur le "long terme".

Le gouverneur de la Banque d'Angleterre, Mervyn King, a indiqué que la banque centrale est en train de discuter de solutions à "long terme" face à la crise du crédit qui touche les institutions financières britanniques et maintient pour l'instant les mesures d'urgences actuelles. Lors d'une audience devant les parlementaires, Mervyn King a affirmé que, quel qu'il soit, un plan d'action nécessitera l'appui des actionnaires des banques face au risque de pertes.

Pour sa part, Jean-Claude Trichet, le gouverneur de la Banque centrale européenne, a admis devant le parlement européen que de nouvelles tensions sur le marché "ne peuvent être exclues".

Les législateurs et les dirigeants des banques ont reproché à King d'avoir refusé d'assouplir les règles encadrant le crédit afin de détendre les tensions sur le marché monétaire qui ont poussé hier le coût des emprunts au niveau le plus élevé depuis décembre. Dans les rangs des conservateurs, certains parlementaires britanniques reprochent notamment à Mervyn King de réagir à la crise qui agite le marché à "la vitesse d'un escargot" .

"Nous discutons avec les banques sur la façon de résoudre le problème sur le long terme", s'est défendu le gouverneur de la Banque d'Angleterre, les crédits d'urgence accordés par la banque centrale britannique "ne pouvant qu'être une mesure temporaire mais pouvant être une passerelle utile en attendant de trouver une solution de long terme", a-t-il précisé.

Mervyn King a précisé que la banque renouvellera son opération de refinancement à trois mois de janvier qui expire le 15 avril, le montant des fonds offerts devant être fixé à ce moment là. Il s'attend également à ce que l'inflation ralentisse "vers" les 2% qui constitue la cible de la banque dans le courant de l'année.

Ailleurs dans le monde, les banquiers restent vigilants afin de limiter les dégâts provoqués par la crise des "subprime". La BCE et la Réserve Fédérale ont été plus rapides que la Banque d'Angleterre à essayer de détendre les tensions qui ont affectées le marché. La Fed a abaissé ses taux d'intérêt au rythme le plus rapide depuis deux décennies et mis dans la balance les 900 milliards de dollars inscrits à son bilan pour éviter l'effondrement des maisons de courtage et engagées dans les activités sur des titres adossés aux emprunts hypothécaires.

De son côté, la BCE a été la première à réagir aux difficultés des marchés de crédits en août et est parvenue à éviter une crise de l'échelle de celle de Northern Rock en septembre. La Banque d'Angleterre a réduit son principal taux d'intérêt deux fois depuis décembre, le ramenant à 5,25%, et a offert pas moins de 20 milliards de dollars en fonds d'urgence aux institutions financières.

"Je ne crois pas qu'il y ait une différence significative" entre la Banque d'Angleterre et la BCE, a estimé aujourd'hui Mervyn King. "Il y a encore un sentiment de fragilité, et c'est pourquoi les banques centrales ont besoin de se tenir prêtes à apporter des liquidités si nécessaire", a-t-il poursuivi. Il s'est dit incapable de savoir si les banques qui refusent de se prêter de l'argent entre elles "se comportent rationnellement", compte tenu des incertitudes sur leur exposition potentielle aux pertes.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.