Société Générale grimpe sur une rumeur de rachat par HSBC

Le titre a gagné plus de 3% ce mercredi. Les analystes privilégient un rapprochement avec BNP Paribas. Le conseil d'administration de la Société Générale devrait se réunir à nouveau ce soir pour lancer l'augmentation de capital de la banque.

Et une nouvelle rumeur de rachat de la Société Générale, ébranlée depuis le 21 janvier par une fraude qui lui a coûté près de cinq milliards d'euros! Aujourd'hui, c'est la banque britannique HSBC qui fomenterait une offre publique d'achat (OPA) sur la Générale, selon des sources de marché citées par l'agence Reuters.

HSBC a refusé de commenter cette rumeur, qui a provoqué ce matin un bond de 5,37% de l'action Société Générale, à 83,45 euros. Le cours a clôturé sur une hausse de 3,22 %, à 81,75 euros. L'hypothèse d'un rachat de la Société Générale par HSBC n'est pourtant pas évidente, la banque britannique souhaitant plutôt vendre la moitié de son réseau en France, soit 403 agences, selon Le Figaro de jeudi dernier.

La banque d'affaires américaine Merrill Lynch estime toutefois qu'une telle opération aurait du sens. D'abord, elle permettrait de renforcer les opérations de HSBC en France, particulièrement en termes de services aux PME. Ensuite, la reprise des activités de la Société Générale en Europe de l'Est et en Afrique du Nord, où HSBC est relativement peu présent, s'inscrirait dans la stratégie de renforcement de la banque britannique sur les pays émergents. Enfin, l'association du savoir-faire de la Société générale en matière de produits dérivés et structurés et du réseau de distribution de HSBC en Asie devrait permettre de générer d'importants revenus supplémentaires. "Last but not least", une telle opération diluerait l'exposition de HSBC au marché américain, très touché par la crise du subprime (crédits immobiliers à haut risque).

Les scénarios de rachat de la SG foisonnent. A commencer par celui d'une reprise par BNP Paribas, qui permettrait à cette dernière de devenir la première banque de la zone euro, en termes de capitalisation boursière, avec une valorisation de 100 milliards d'euros environ. Parmi les autres noms qui circulent: celui du Crédit Agricole. Mais, contrairement à BNP Paribas, la banque verte courrait le risque de se retrouver en position de monopole. La banque mutualiste est en effet déjà leader dans la banque de détail avec 25% du marché français.

Une offre d'une banque étrangère semble également crédible. La Société Générale lui apporterait un réseau en France et une activité de banque de financement et d'investissement solide. A cet égard, les Espagnoles Santander et BBVA, et l'Italienne Intesa Saopolo, sont les plus souvent citées. Reste que les risques d'intervention politique en cas d'offre étrangère sont un repoussoir pris très au sérieux par les analystes.

Par ailleurs, le conseil d'administration de la Société Générale devrait se réunir à nouveau ce mercredi pour lancer l'augmentation de capital de 5,5 milliards d'euros, annoncée après les pertes de près de 7 milliards d'euros de la banque, selon Le Figaro. L'augmentation de capital devrait concéder aux actionnaires une décote de 20 à 30% sur le cours de Bourse, indique le journal. La Société Générale n'a pas commenté ces informations. Cette augmentation de capital devrait comporter un droit de souscription préférentiel accordé aux actionnaires existants, ce qui expliquerait que le titre soit recherché ce mercredi.

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