La banque franco-belge Dexia a annoncé mercredi soir après la clôture de la Bourse que son bénéfice net comptable part du groupe avait reculé de 32% au deuxième trimestre, à 539 millions d'euros. Ce chiffre prend en compte les lourdes pertes de FSA, sa filiale américaine de rehaussement de crédit. Du coup, le titre Dexia, qui avait bondi de 7% hier, a chuté ce jeudi de 10,08% à 9 euros signant la plus forte baisse du CAC 40.

"Au deuxième trimestre 2008, Dexia a fait preuve d'une bonne résistance dans un marché particulièrement perturbé", a estimé le patron du groupe, Axel Miller. Il a par ailleurs souligné que le ratio des fonds propres de base (Tier 1) s'est établi au deuxième trimestre à 11,3%, "soit un niveau largement supérieur à nos prévisions".

La banque avait déjà publié ses résultats trimestriels hors FSA, faisant état d'un bénéfice net de 755 millions d'euros au deuxième trimestre, en hausse de 3% par rapport à l'an passé.

Dexia a parallèlement annoncé un réalignement de l'activité de FSA, considéré comme son principal facteur d'exposition à la crise des subprime, crédits hypothécaires à risque. La filiale américaine de la banque va ainsi quitter le secteur des ABS (asset backed securities), instrument de titrisation au centre de la crise financière de l'été dernier.

FSA va désormais se concentrer sur les services financiers au secteur public américain, qui présentent "de faibles risques et une bonne prévisibilité" et qui "sont en ligne avec l'appétit au risque de Dexia".

La banque injectera par ailleurs 300 millions de dollars supplémentaires dans le capital de sa filiale. Cela "renforcera la solidité financière de FSA au niveau AAA et soutiendra la production nouvelle dans le domaine des services financiers au secteur public et du financement d'infrastructures," explique-t-elle.