Les banques centrales gardent leur calme après la décision de la Fed

La Banque du Canada a baissé son taux directeur d'un quart de point, à 4% aujourd'hui.La Banque d'Angleterre a indiqué qu'elle n'avancerait pas la date de sa réunion. Quant aux membres de la Banque centrale européenne, ils se sont refusé à commenter la baisse des taux surprise de la Fed.

Les autres banques centrales vont-elles emboîter le pas à la Réserve fédérale américaine ? Avec une semaine d'avance, celle-ci a décidé d'abaisser l'objectif des fonds fédéraux de trois quarts de points à 3,5%. L'objectif est double : il s'agit à la fois de rassurer les marchés sur la mobilisation de la Banque centrale et d'empêcher un ralentissement trop brutal de l'économie.

Cette dernière hypothèse inquiète également les autres banques centrales. Estimant que "les perspectives d'évolution de l'économie américaine pour 2008 sont aujourd'hui nettement plus sombres" que lors de la publication, en octobre, de son dernier rapport de politique monétaire, la Banque du Canada a baissé son taux directeur d'un quart de point, à 4% aujourd'hui et indiqué qu'une plus grande détente monétaire serait "probablement" nécessaire pour faire face à l'affaiblissement des conditions économiques, qui ont plongé les Bourses dans la tourmente.

Une façon de pré-annoncer la prochaine baisse des taux directeur lors de sa prochaine réunion du 4 mars 2008. Par rapport au geste de la Fed, la baisse des taux canadiens reste cependant limitée. En outre, elle n'a pas le même caractère d'urgence puisque une annonce sur les taux directeurs canadiens était de toute façon prévue pour aujourd'hui.

De ce côté-ci de l'Atlantique, la Banque d'Angleterre (BoE) a précisé qu'elle ne prévoyait aucunement d'avancer la réunion du Comité de politique monétaire des 6 et 7 février. "La réunion du Comité est prévue pour dans deux semaines. Il n'est pas prévu de l'avancer", a déclaré la porte-parole de la BoE.

Quant aux membres de la Banque centrale européenne, parmi lesquels Jürgen Stark, ils se sont refusé à commenter la baisse des taux surprise de la Fed. "Le ralentissement de la croissance américaine sera plus important que prévu et cela aura des conséquences sur l'économie européenne", avait cependant déclaré Vitor Constancio un peu plus tôt (avant la décision de la Fed), alimentant les spéculations de baisses des taux en zone euro. Précisant que "la politique monétaire ne réagit pas aux marchés boursiers", il a également indiqué que la BCE n'avait "pas de trajectoire pré annoncée pour les taux d'intérêt".

Pour Jacques Cailloux, économiste à la Royal Bank of Scotland, "la question pour le marché est davantage celle du timing et de l'ampleur de la baisse des taux de la BCE que celle de son existence". Pour rétablir la confiance, l'économiste estime que la BCE a intérêt à surprendre les marchés et à agir vite. "Plus la situation se détériorera, plus les baisses de taux seront intégrées par le marché. En agissant trop tard, la BCE ne bénéficierait donc plus d'un effet de surprise aussi positif", explique-t-il.

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