Le poids du capital immatériel s'accroît dans les grandes entreprises

Selon une étude Ernst&Young, l'immatériel représente aujourd'hui 63% de la valeur des grandes entreprises européennes. Quasiment tous les secteurs étudiés sont concernés par la progression des actifs incorporels.

Marques, brevets, relations clients... le capital immatériel représente aujourd'hui une part croissante de la richesse des entreprises. Ernst&Young a tenté d'en quantifier plus précisément la valeur dans les 101 plus grandes entreprises européennes cotées. L'étude, présentée mercredi 23 janvier, s'est basée sur la différence entre d'une part leur capitalisation boursière et leurs dettes financières au 1er janvier 2007, et d'autre part la valeur comptable des actifs au bilan.

Résultat : l'immatériel représente 63% de la valeur de ces entreprises, soit une hausse de 3% comparé à 2006. La valeur cumulée de ce capital atteint près de 3.500 milliards d'euros au 1er janvier 2007, c'est-à-dire plus que le PIB de la France. Des analyses complémentaires menées par Ernst&Young en décembre 2007 semble montrer que la crise financière actuelle n'influe pas ces résultats.

Dans 78% des entreprises, la part de l'immatériel représente en moyenne plus de la moitié de leur valeur, contre 70% en 2006. La part des incorporels progresse dans tous les secteurs sauf deux (produits industriels et technologie/électrique/électronique). Dans quinze des dix-huit secteurs d'activité suivis, la part du capital immatériel dans la valeur des entreprises dépasse ainsi celle des actifs corporels.

Dans certains, elle dépasse même 85% de la valeur de l'entreprise. Tel est le cas pour le trio de tête constitué, sans surprise, du tabac, du luxe et de l'alcool, et des produits de consommation. Le poids de l'immatériel dans le secteur pharmaceutique demeure de son côté au-dessus des 80%. Quatre acteurs se retrouvent d'ailleurs dans le top 5 européen des valeurs immatérielles : Novartis, GlaxoSmithKline, Roche et Sanofi-Aventis. Ce dernier occupe la première place en France, suivi de Total et France Télécom. Certains secteurs moins attendus connaissent aussi une belle progression de leur immatériel comme le BTP (+8% à 80%), tiré par l'acquisition d'ASF par Vinci, ou l'énergie.

L'étude relève que seul 34% du capital immatériel est inscrit au bilan des entreprises. "Les normes comptables ne permettent pas de reconnaître le poids des actifs immatériels lorsqu'ils sont développés en interne mais seulement lors d'acquisitions", explique Alexis Karklins Marchay, associé chez Ernst&Young (E&Y). Une étude d'E&Y publiée en décembre dernier s'était d'ailleurs amusée à identifier la valeur allouée aux actifs incorporels lors de 61 grandes acquisitions réalisées par le SBF 120 en 2006. Contre toute attente, la valeur allouée aux relations clients, particulièrement forte dans les télécoms, dépassait celle des autres actifs incorporels, y compris les marques.

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