Netsuké, le bouton d'or

Cet élément de parure du kimono est recherché par des collectionneurs acharnés. Si certains modèles valent plus de 100.000 euros, la plupart ne dépassent pas 300 euros. A découvrir.

Le vêtement traditionnel japonais, le kimono n'a pas de poches. Pour avoir toujours avec soi différents accessoires, il a été créé des "sagemonos", des objets suspendus à la ceinture ("obi"), celle-ci étant fermée par un bouton, le netsuké (prononcer netské). Cette petite pièce (3 à 8 cm) ne doit être ni trop lourde, ni trop volumineuse, ne pas avoir d'aspérités pour éviter d'abîmer l'étoffe et surtout posséder un mais généralement deux trous permettant de fixer le cordon.

La mode japonisante de la fin du XIXème en Occident a popularisé ces netsukés qui sont rapidement devenus objets de collections, certains amateurs pouvant , aujourd'hui encore, dépenser une fortune pour un tel bouton, parfois signé d'un artiste, souvent patiné par son usage. Car les netsukés sont assimilés à des sculptures artistiques, avec chaque fois une signification particulière qui en fait sa valeur.

SAVOIR. Les netuskés peuvent avoir de multiples formes: ronds et aplatis ("Manju"), allongés ("sashi", les plus recherchés) ou en ronde-bosse ("katabori", les plus courants). Si les plus anciens sont réalisés à partir de racines, la majorité est en bois dur (if, buis, ébène) voire léger (merisier,cyprès). On trouve également des netsukés en ivoire, corail, os, métal, porcelaine et même en fruit séché. Ils sont toujours fabriqués en un seul bloc, parfois peints ou laqués, exceptionnellement sertis de nacre ou de jade.

Les thèmes, personnages ou représentations sont innombrables: faune, flore, chimères, signes du zodiaque, symboles du calendrier chinois, personnages mythiques, métiers et scènes du quotidien, tout est figuratif et minutieusement travaillé.

ACHETER. Plus que le modèle ou l'ancienneté d'un netsuké, c'est la qualité de sa sculpture et de sa ciselure qui détermine son prix. Il faut que le travail artistique soit notable, avec une grande expressivité. Autre élément important, la rareté d'un thème ou son originalité. Les bestiaires fantastiques ou les personnages mythologiques ont la faveur des Occidentaux, les Japonais ne négligeant pas non plus les animaux familiers ou les métiers.

Certains sculpteurs apposaient leurs marques quand ils estimaient l'oeuvre réussie, mais nombre de suiveurs, pour honorer les créateurs, ont reproduit cette signature, qui peut donc être apocryphe. Il faut également se méfier des faux, qui fabriqués en Chine ou en Italie, inondent depuis quelques années un marché toujours soutenu.

Si le record mondial de 275.370 euros pour un netsuké du XVIIIème siècle figurant un cheval demeure inaccessible, en France, un "Shoki" luttant a été adjugé 127.380 euros en 2005 et de plus en plus de modèles dépassent les 50.000 euros, surtout à Londres où les collectionneurs les plus acharnés aiment à se retrouver. Reste que la majorité des pièces vendues aux enchères ou en galeries continuent de se négocier entre 100 et 5.000 euros.

Un dernier point: le canal dans lequel se glisse le cordon doit être béant, avec des signes réguliers de frottements. Une ouverture trop marquée ou trop petite ainsi qu'un canal peu usagé sont à éviter.

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