Depuis quelques années, Londres, New York, Sydney ou Amsterdam connaissent "l'Affordable Art Fair". Il s'agit d'une manifestation dédiée à l'art contemporain à des prix accessibles, de 100 à 5.000 euros. Désormais Paris a la sienne (en attendant Bruxelles prochainement): pendant trois jours, soixante galeries internationales (franciliennes et régionales, mais aussi américaines, britanniques, hollandaises ou israéliennes) proposent des oeuvres d'artistes d'aujourd'hui, à des prix volontairement limités, en totale contradiction avec la vogue actuelle qui transforme l'art contemporain en une spéculation effrénée.

Aussi important que la notion de prix est l'esprit commercial de cette manifestation. En effet, ces galeries s'engagent à renouveler leur offre pendant toute la durée du salon, à afficher les prix, à mettre en place un service d'emballage, etc... toutes choses, pourtant basiques, que les innombrables autres foires d'art ignorent. Ces attentions, pourtant évidentes, sont là pour faciliter l'approche artistique des visiteurs et surtout pour ouvrir le marché à des non initiés, curieux et intéressés, mais jusque là effrayés par la complexité des travaux exposés et surtout refroidis par le dédain souvent affiché à leur égard par nombre de galeristes.

Cette initiative va dans le sens donné par la ministre de la Culture qui va prochainement lancer une opération "taux zéro", à savoir encourager l'achat d'oeuvres contemporaines à l'aide d'un prêt sans intérêt accordé par les banques pour toute acquisition de peintures, photos ou sculptures d'artistes vivants.

Des démonstrations de lithographie, des rencontres avec des artistes, des ateliers d'enfants, complètent cette foire originale, mise en place par une entreprise qui se flatte d'avoir fait vendre pour 19 millions d'euros d'oeuvres contemporaines par 725 galeries l'an dernier.

Du 29 mai au 1er juin, Espace Champerret, Paris 17, entrée 12 euros. Renseignements: www.affordableartfair.fr