La Deutsche Bahn a réalisé de solides résultats en 2007

La compagnie publique allemande de chemins de fer a publié des résultats 2007 solides, et appelé une nouvelle fois à sa privatisation, qui menace de nouveau de s'enliser dans les débats politiques.

Les grèves à répétition qui ont affecté en 2007 Deutsche Bahn n'auront pas trop pesé sur ses résultats. La compagnie publique allemande de chemins de fer a vu son bénéfice net progresser de 2,1% pour atteindre 1,72 milliard d'euros. Une progression qui est toutefois aussi liée à la cession de la filiale immobilière Aurelis et à celle de la société de transport maritime Scandlines. Le chiffre d'affaires a pour sa part augmenté de 4,2% à 31,31 milliards. Elle a aussi assuré que le premier trimestre 2008 s'était "bien passé". Le syndicat GDL des conducteurs de trains a mené en 2007, et au début de l'année, une dure bataille contre la compagnie, qui a fini par accorder aux conducteurs une augmentation de salaire de 11%.

L'activité fret de Deutsche Bahn a progressé de 2,5% en 2007 à 98,79 milliards de tonnes-kilomètres, tandis que le transport de passagers est resté stable à 74,79 milliards de passagers-kilomètres en dépit de la grève des conducteurs de train et l'absence d'un événement aussi porteur que le Mondial de football 2006. Par ailleurs, Deutsche Bahn a signalé une chute de 34,6% du résultat opérationnel de sa filiale de transport régional DB Regio, à 451 millions d'euros. Le groupe a expliqué cette contre-performance d'une filiale pourtant très lucrative par des "provisions destinées à couvrir les prix élevés de l'énergie et du personnel." A en croire la presse allemande, Deutsche Bahn aurait en fait mis des centaines de millions d'euros de côté pour faire face à un éventuel remboursement d'aides publiques indues imposé par la Commission européenne.

Le patron de Deutsche Bahn, Hartmut Mehdorn, a profité de la publication des résultats pour prononcer un nouveau plaidoyer en faveur d'une privatisation rapide de son entreprise. "Nous avons besoin d'une décision positive dans les prochaines semaines sur notre privatisation partielle" a-t-il dit, faisant valoir que la compagnie faisait face à la concurrence d'entreprises cotées comme le français Veolia. "La Bahn a besoin de nouveaux capitaux", a assuré Hartmut Mehdorn, qui juge son entreprise "prête pour le marché."

La privatisation des chemins de fer allemands, dernier grand monopole public du pays, est un serpent de mer depuis la Réunification en 1989. La grande coalition au pouvoir en Allemagne (sociaux-démocrates et conservateurs) semblait il y a peu s'être mise d'accord sur une privatisation partielle: les activités de transport de passagers et de marchandises seraient mises en Bourse, mais le réseau resterait aux mains de l'Etat. Mais le processus a pris du retard, en raison en particulier de l'opposition de certains sociaux-démocrates. Or le temps presse pour boucler l'opération: Deutsche Bahn redoute que sa privatisation ne s'enlise définitivement dans la campagne pour les prochaines législatives en 2009.

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