L'influente banque d'affaires Goldman Sachs prévoit une récession américaine

Goldman Sachs voit une forte probabilité de recul de la croissance aux Etats-Unis cette année. La banque centrale réagirait en abaissant les taux à 2,5% au troisième trimestre 2008.

Voilà que les économistes qui avaient prévu le baril de brut à plus de 100 dollars récidivent ! Les stratèges de Goldman Sachs, une des plus influentes banques d'affaires de Wall Street, très liée aussi au milieu politique, annoncent qu'ils prévoient une récession probable dans les mois qui viennent. Sans doute en raison des mauvais chiffres de créations d'emplois (18.000 seulement le mois dernier) et de la crise de l'immobilier qui se poursuit : selon d'autres institutions, plus de 2 millions de ménages perdraient leur maison dans les mois qui viennent, faute de pouvoir rembourser leur emprunt, et ceux qui prennent maintenant le risque d'acheter sont de plus en plus rares.

Bref, après une performance qui devrait être décevante au dernier trimestre de l'an dernier, les mois qui viennent seraient, selon Goldman Sachs, aussi peu glorieux. Si certains économistes restent optimistes et envisagent une croissance de l'ordre de 1,8% sur les trois derniers mois de l'année dernière, le département américain de l'énergie estime que l'activité économique s'est en fait contractée de 0,1% en taux annuel sur les trois derniers mois de l'an dernier...

Par ailleurs, quand les optimistes tablent sur une croissance moyenne de 1,5% sur les six premiers mois de cette année, Goldman Sachs estime de son côté que le PIB pourrait se contracter de 1% (en rythme annuel) sur les deuxième et troisième trimestres. Pour toute l'année 2008, l'activité économique américaine ne progresserait que d'un maigre 0,8% selon l'institution. De même, le taux de chômage devrait augmenter, pour atteindre 6,5% en 2009, contre 5% actuellement.

Dans ces conditions, il paraît clair pour les experts de Goldman Sachs que les autorités monétaires devront réagir, en abaissant leurs taux directeurs. La Réserve fédérale devrait ainsi réduire ses taux de 1,75% au cours des mois à venir. Les taux de la Fed se situent actuellement à 4,25%.

Si les investisseurs vont devoir infléchir l'équilibre de leur portefeuille boursier pour tenir compte de l'impact d'une récession sur certains secteurs, il est évident aussi qu'une moindre croissance serait synonyme d'une moindre demande de pétrole de la part des Etats-Unis. Ils sont responsables d'un quart de la demande mondiale. De quoi, donc, déprimer les cours. Une perspective déjà prise en compte par les opérateurs. Juste après l'envoi du courrier électronique de Goldman Sachs à ses clients, en effet, le prix du baril perdait 67 cents, à 95,66 dollars.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.