Nostalgie de Grappelli

Le prince du violon aurait eu 100 ans le 26 janvier. Ses confrères rendent hommage au compagnon du fantasque gitan Django Reinhardt.

"Stéphane aura été l'exemple du musicien qui fait de la musique jusqu'au dernier souffle. De la musique et pas de la démonstration !.". Le témoignage de Didier Lockwood, son pair, n'a rien d'un hommage de circonstance. Pour preuve, l'album que grava le violoniste avec une autre star du jazz, le pianiste Michel Petrucciani en 1995, deux ans à peine avant sa disparition en 1997, à 89 ans.

A l'heure où le jazz manouche retrouve l'audience des années 50, en partie grâce aux "néophytes" (selon les puristes) Sanseverino et Thomas Dutronc, le centième anniversaire, le 26 janvier, de la naissance de Stéphane Grappelli permet de mesurer la perennité de son héritage, un cocktail de légèreté et d'élégance. Son tandem avec Django Reinhardt, le fantasque guitariste gitan a donné naissance, au sein du Hot Club de France dans les années 30 à une aventure musicale majeure dans l'histoire du jazz.

"Stéphane est vraiment le violoniste qui a sorti l'instrument du compartiment de la musique classique", souligne Didier Lockwood, auteur d'un hommage à celui qui - parole d'expert- avait "l'oreille absolue" et "la main placée" sur l'instrument. La fin du Hot Club de France, pour cause de guerre, n'entraîna nullement la fin de la carrière de Stéphane Grappelli. A Londres, une bonne décennie, puis à Paris, l'élégant aux éternelles chemises fleuries, maintint cette allégresse musicale plus de trente ans, notamment en duo avec le guitariste Marc Fosset ou le bassiste Patrice Caratini. Louis Malle ne s'y trompa pas qui lui confia la bande originale de "Milou en Mai".... que Stéphane, perfectionniste en diable voulut un moment jeter à la poubelle.

Ses élèves, ses héritiers d'aujourd'hui se nomment Didier Lockwood (naturellement), Jean-Luc Ponty (revenu récemment au son acoustique), Pierre Blanchard, et les tenants de l'école tzigane d'Europe centrale, Florin Niculescu, Costel Nitescu . Tous ils veulent faire leur cette maxime de Stéphane: "Le jazz, cette musiquen je l'ai joué sans l'apprendre".


Renseignements pratiques
Discographie:
Stéphane Grappelli : "Stéphane Grappelli in Paris" coffret de 7 cd. Verve-Universal (sortie prévue le 28 janvier 2008); "Stéphane Grappelli swinging with Django Reinhardt". coffret de 5 cd. Le chant du monde-Harmonia Mundi ( sortie début février). Déjà disponibles : Stéphane Grappelli, M.Swing . (sélection 1934-46) Radio France-Harmonia Mundi ; "Looking at you". Stéphane Grappelli et Marc Fosset, guitare. JMS; "Flamingo". Stéphane Grappelli avec Michel Petrucciani , piano, Roy Haynes, batterie et George Mraz, basse. Dreyfus Music Jazz;
Et ses "héritiers": "Forever swing, Grappelli swing". Costel Nitescu. Le chant du monde-Harmonia Mundi; "Djangophonie". Florin Niculescu. Le chant du monde-Harmonia Mundi ; "Tribute to Stéphane Grappelli". Didier Lockwood en trio avec Birélli Lagrène (guitare) et Niels Henning Orsted Pedersen (NHOP), contrebasse. (Dreyfus Music Jazz).
Concerts :
Florin Niculescu (violon) invite Biréli Lagrène (guitare), Marc Fosset (guitare), Martin Taylor ( guitare) et Didier Lockwood (violon). Salle Pleyel ( 75017). 5 janvier à 20 h. Réservations: 01 42 56 13 13.
Hommage à Stéphane Grappelli. Sunside ( 75001) 29 janvier au 2 février avec Costel Nitescu, les frères Ferré, Thomas Encho, Florin Nicolescu, Marc Fosset, Marcel Azzola. Réservations: 01 40 26 21 25.

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