Le plan en faveur des banlieues devrait être doté de 1 milliard d'euros

Cette somme devrait servir à désenclaver cinquante quartiers jugés prioritaires, selon la secrétaire d'Etat à la Ville, Fadela Amara. Mais la confusion règne au sein du gouvernement sur l'opportunité d'un tel plan.

Un plan en faveur des banlieues est-il vraiment nécessaire ? Le plan banlieues que prépare le gouvernement depuis plusieurs mois sera-t-il connu fin janvier ou plutôt début février, sachant qu'il était initialement attendu pour fin 2007 ? Sera-t-il présenté par Fadela Amara, secrétaire d'Etat à la Ville, comme cela était prévu, ou bien par le chef de l'Etat, comme celui-ci l'a laissé entendre lors de sa conférence de presse ? A toutes ces questions, le gouvernement répond en ordre dispersé, et certains ministres y vont même de leurs propres contradictions.

Ainsi, Fadela Amara annonce dans une interview à paraîte samedi dans Madame Figaro que le plan "Respect et égalité des chances" va consacrer "1 milliard d'euros pour désenclaver cinquante quartiers prioritaires", donnant comme exemple celui des Bosquets à Montfermeil (Seine-Saint-Denis). "Emploi, éducation et désenclavement seront les trois axes majeurs" de ce plan, indique la secrétaire d'Etat, dont l'objectif est "de casser les préjugés et de montrer que la banlieue c'est aussi la France".

Pourtant, Fadela Amara écrivait ce mercredi dans une tribune parue dans le quotidien Le Monde que "ce n'est pas d'un plan dont (les) quartiers ont besoin", mais "d'une nouvelle dynamique, génératrice de considération", ajoutant: "il est vain d'opposer populations et territoires, rénovation sociale et rénovation urbaine. Les deux sont liés". La veille, la ministre du Logement, Christine Boutin, avait affirmé dans une interview à La Croix "ne pas croire" en un "plan banlieue". "Le plan "Egalité des chances" de Fadela Amara est centré sur les banlieues. Moi, je crois en la réponse beaucoup plus globale d'une nouvelle politique de la ville. On ne résoudra pas les problèmes des quartiers par un énième plan qui se résumerait à leur donner encore plus de moyens", expliquait la ministre.

Le Premier ministre y est allé de ses propres interrogations sur le sujet lors de ses voeux à la presse mercredi. A la question: "est-ce qu'il faut aujourd'hui un plan banlieue ?", François Fillon a répondu que "la réduction du chômage, la réforme de l'école primaire, la lutte contre l'immigration clandestine, la politique de la ville sont évidemment des éléments essentiels d'une politique d'intégration des quartiers". Pour autant, "une politique spécifique aux quartiers les plus défavorisés est absolument nécessaire", a insisté le Premier ministre.

"Les grandes lignes" de ce plan doivent être annoncées par la secrétaire d'Etat le 22 janvier à Vaux-en-Velin, selon le service de presse de Fadela Amara, qui dit ne pas savoir si Nicolas Sarkozy fera ou non sa propre annonce sur ce plan début février.

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