La flambée du pétrole fait chuter la consommation de carburants en juin

Les Français arbitrent leurs dépenses. La demande de carburants dans l'Hexagone a subi une chute impressionnante de 10% en juin par rapport à juin 2007, et un recul d'environ 1,5% sur six mois. L'essence est particulièrement touchée, puisque sa demande a diminué de 15% au mois de juin et de 7,8% sur six mois.

Selon les chiffres de l'Union française des industries pétrolières (Ufip) publiés ce jeudi, la consommation de carburant en France a subi une "chute énorme" de 10% au mois de juin à cause de la flambée des prix du pétrole. Sur six mois, le recul atteint 1,48% et est jugé "significatif" a indiqué à l'AFP (Agence France Presse) le président de l'Ufip, Jean-Louis Schilansky. "Ca fait très longtemps qu'on n'a pas eu une baisse de cet ordre", affirme-t-il.

Et d'ajouter: "Les chiffres provisoires du mois de juin montrent une chute énorme de la consommation de carburants en France, de 10% par rapport à juin 2007. Cette baisse touche aussi bien l'essence que le gazole, ajoutant qu'il est "incontestable qu'à ce niveau-là, il y a un effet prix".

C'est donc bien avec les yeux rivés sur le portefeuille que les Français réalisent leurs arbitrages. Alors que la baisse du pouvoir d'achat est leur priorité numéro un, un baril de pétrole affiché à un record à plus de 147 dollars le 11 juillet a de quoi faire réfléchir. Certes depuis le prix de l'or noir a reflué (baisse de plus de 10 dollars depuis le niveau record) mais sans grande incidence sur la note du consommateur.

Jusqu'en mai compris, la tendance était en effet à la stabilité de la demande de carburants (+0,44%). L'essence est particulièrement touchée, puisque sa demande a chuté de 15% au mois de juin et de 7,8% sur six mois pour atteindre 5,9 millions de mètres cube.

Pour le gazole, carburant le plus consommé en France et dont la flambée des prix provoque régulièrement la colère de certaines professions, la demande a reculé de 8,7% en juin mais a légèrement progressé (+0,65%) sur six mois, à 19,1 millions de mètres cube. "La clientèle domestique, seule à consommer de l'essence, est donc plus touchée que celle des transporteurs" routiers, demandeurs de gazole, estime Jean-Louis Schilansky.

A la pompe, les prix de l'essence et du gazole en France ont dépassé en juin de 4 à 5 centimes ceux de mai. Le litre de gazole a passé le 30 mai la barre de 1,45 euro, avec un record à 1,4541 euro, tandis que le litre de super sans plomb 95 a frôlé le seuil de 1,50 euro, avec un plus haut le 20 juin à 1,4971 euro, selon des prix moyens hebdomadaires.

Outre l'effet prix, d'autres facteurs ont pu favoriser la chute de juin: un climat pluvieux qui a fait que les ménages "ont sans doute moins roulé", et "peut-être moins de jours fériés" qu'en juin 2007, selon l'Ufip. Reste à savoir si les recettes de l'Etat en taxes sur les produits pétroliers (TVA et TIPP) vont diminuer du fait de ce recul de la consommation, alors que le surplus de TVA doit servir à alimenter un fonds pour des "mesures de solidarité" en faveur des ménages confrontés à la hausse des prix des hydrocarbures. TVA et TIPP ont rapporté à l'Etat 120 millions d'euros de plus que prévu au premier trimestre, selon le ministère de l'Economie.

Ce recul de la consommation "rejoint la tendance aux Etats-Unis", où la demande d'essence a baissé, et alimente les craintes des marchés d'une baisse de la demande en pétrole. La consommation d'essence a reculé de 2,4% comparé à l'année dernière. Le nombre de kilomètres parcourus en voiture aux Etats-Unis a baissé de 2,1% cette année, quand le prix du gallon d'essence a atteint 4,10 dollars.

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