Autoportrait d'Annie Leibovitz à la MEP

Célèbre pour ses portraits des plus grandes stars de la musique et du cinéma, la photographe Annie Leibovitz se dévoile à la Maison européenne de la photographie (MEP) à Paris, à travers une exposition alternant portraits de célébrités, photos de famille, d'architecture, de guerre, nus et paysages.

Elle a photographié les plus grands pour la presse magazine, réalisé de prestigieuses campagnes de pub pour American Express, Gap et plus récemment Vuitton. Annie Leibovitz présente aujourd'hui à la Maison européenne de la photographie, à Paris, 200 tirages en noir et blanc et en couleurs saisis entre 1990 et 2005.

Plus qu'une rétrospective, cette exposition remarquablement scénographiée, dresse un autoportrait percutant de la photographe à travers ses portraits de stars, ses photos de famille, de guerre, d'architecture, ses nus ou ses paysages. Car Leibovitz a touché à tous les genres. Avec plus ou moins de bonheur.

Née en 1949 aux Etats-Unis, cette fille de militaire a signé ses premiers photoreportages pour le magazine Rolling Stone dès 1970, avant que Vanity Fair ou Vogue ne lui réclament eux aussi des portraits de célébrités. Son style emprunte alors beaucoup à Richard Avedon. Mais là où Avedon parvient à révéler une personnalité à travers la nudité d'un visage, Leibovitz a souvent besoin des artifices de la mise en scène pour y arriver.

Ses photos, magistralement composées, sont techniquement parfaites. Froides, aussi. Car la photographe n'a aucune tendresse pour les sujets qu'on lui demande d'immortaliser. A l'opposé, ses photos de famille, ou les portraits de sa compagne l'intellectuelle Susan Sontag, souvent saisis en noir en blanc, plongent les spectateurs au coeur de son intimité, jusqu'à parfois les transformer en voyeur du cancer de Sontag.

Les photos de guerre se révèlent plus dérangeantes. Comme si Leibovitz voulait se prouver qu'elle était capable de traiter le genre, sans vraiment savoir comment faire. Alors elle photographie des journalistes ou photographes de renom en Bosnie dans des images sans intérêt. Ou transforme la scène d'un massacre au Rwanda en image plasticienne. Ce qui rend le cliché proprement obscène.

Annie Leibovitz, Maison européenne de la photographie, 5/7 rue de Fourcy, 75004 Paris. Ouvert du mercredi au dimanche de 11h à 19h45. Tel : 01 44 78 75 00. Jusqu'au 14 septembre. A lire: La vie d'une photographe, éd. La Martinière, 480p, 105 euros.

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