Branle bas de combat à France 3, depuis que le site Internet MediaPart a révélé que l'Elysée comptait transférer les décrochages régionaux de la chaîne publique vers la presse quotidienne régionale (PQR). "Le rendez-vous de la mi-journée et la tranche 18h30-20h30, soit trois heures par jour, seront confiés, avec leurs parts de publicité, à la presse quotidienne régionale. La création de sociétés d'économie mixte, intégrant aussi les collectivités locales, notamment les régions, permettra d'adosser juridiquement et financièrement chacune de ces nouvelles structures régionales", pouvait-on lire ce dimanche sur le site d'Edwy Plenel, MediaPart.

Même si le porte-parole de l'Elysée, David Martinon, a démenti "catégoriquement" ces allégations et que Geneviève Giard, directrice générale de France 3, a estimé qu'il s'agissait d'une "rumeur hautement fantaisiste", la crainte persiste chez les salariés de France 3. Syndicats et journalistes s'interrogent sur un début de "dépeçage de la télévision publique" et le SNJ y voit la preuve "que l'annonce présidentielle de la fin de la publicité n'est que l'arbre qui cache la forêt de la réduction, à terme, du périmètre de l'audiovisuel public".

Selon MediaPart, ce projet s'inscrit dans le projet de suppression de la publicité sur les chaînes de télévision et les radios du service public annoncé au début du mois de janvier par Nicolas Sarkozy. Un tel schéma permettrait d'alléger la charge budgétaire de France 3, en supprimant un poste coûteux, la production de l'information régionale. Et elle offrirait une bouffée d'air à la presse quotidienne régionale en lui donnant la possibilité de retrouver l'audience et la surface financière perdues ces dernières années. L'idée d'un transfert vers la PQR n'est pas nouvelle mais quoiqu'il en soit, rien ne devrait être annoncé avant les municipales.