EADS recule sur un ralentissement prévu des commandes pour Airbus

Le patron du groupe européen d'aéronautique et de défense a estimé, lors de l'assemblée générale du groupe, que les difficultés des compagnies aériennes devraient les amener à commander moins d'appareils. Il a aussi évoqué de possibles nouveaux retards pour les programmes A380 et A400M.

Selon Louis Gallois, président exécutif d'EADS, le rythme des prises de commandes va "ralentir" pour l'avionneur Airbus en raison des difficultés des compagnies aériennes face à la hausse des prix du pétrole. Une annonce qui ne réussit pas au titre ce mardi. L'action EADS recule de 2,61% à 14,52 euros en fin de matinée à la Bourse de Paris.

S'exprimant lors de l'assemblée générale annuelle du groupe européen de défense et d'aéronautique qui s'est tenue lundi, Louis Gallois a affirmé que "sur les prochains trimestres, je m'attends à ce que le rythme des prises de commandes ralentisse, en particulier en raison des difficultés des compagnies aériennes à cause de la forte augmentation des prix du pétrole".

Les nouveaux programmes d'Airbus - le très gros porteur A380 et l'avion de transport militaire A400M - qui ont connu des retards sont encore exposés à "des niveaux non négligeables de risques d'exécution". "La montée en cadence de l'A380 se poursuit, nous ne sommes donc pas confrontés à la catastrophe que nous avions connue il y a deux ans, mais elle n'est pas assez rapide", a déclaré Louis Gallois. Celui-ci a affirmé que les livraisons de l'A380, lesquelles connaissent désormais leur quatrième retard, subiraient un délai de trois à cinq mois par rapport au dernier calendrier communiqué aux compagnies aériennes clientes.

Il a également fait observer que l'objectif d'un premier vol de l'avion de transport militaire A400M avant l'été était tendu. "Le calendrier est très serré. L'avion a des défis à relever pour le câblage et pour le programme informatique qui gère les propulseurs (FADEC)", a-t-il dit. L'A400M devait à l'origine réaliser son premier vol fin 2007 avec un premier exemplaire livré à l'armée de l'air française en octobre 2009.

Même si Louis Gallois a de nouveau confirmé lors de l'assemblée les objectifs financiers d'EADS pour 2008 et la prévision de plus de 700 prises de commandes pour Airbus, cette réunion se déroule dans un contexte difficile, marqué par la faiblesse du dollar et de nouveaux retards de l'A 380. Face à ces difficultés, Louis Gallois a d'ailleurs souhaité samedi une aide gouvernementale pour permettre au consortium européen de mieux concurrencer son grand rival américain Boeing. "Le soutien des gouvernements est un vrai sujet", insistait-il dans une interview au Berliner Zeitung publiée samedi.

"Boeing a reçu 800 millions de dollars de subventions du gouvernement américain en 2006 pour ses activités de recherche et technologie, selon des informations de l'Union européenne. Nous, nous avons dû faire avec 60 millions d'euros (94,34 millions de dollars) reçus des gouvernements européens."

Louis Gallois s'est par ailleurs refusé à toute précision sur les mesures supplémentaires de réduction des coûts chez Airbus, qu'il doit annoncer avant août. "Il n'y aura pas de grosses coupes", a-t-il simplement affirmé.

Selon l'hebdomadaire Euro am Sonntag, qui cite un "cadre de haut rang", Louis Gallois a l'intention de revenir à la semaine des 40 heures, contre 35 heures appliquées actuellement.

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