SNCF : le conseil propose Guillaume Pepy comme président

Le conseil d'administration de la SNCF a proposé la nomination de Guillaume Pepy à la présidence du groupe pour un mandat de cinq ans. Cette nomination doit encore être approuvée en conseil des ministres mercredi prochain.

Guillaume Pepy (49 ans), actuel directeur général de la SNCF, doit être nommé ce mercredi président du groupe ferrovaire en conseil des ministres. Au préalable, il vient d'être désigné à ce poste par le conseil d'administration de la SNCF, pour un mandat de cinq ans, selon un communiqué du groupe.

Guillaume Pepy avait été désigné mercredi par le gouvernement pour succéder à Anne-Marie Idrac, restée seulement vingt mois à la tête du groupe. La direction de la SNCF n'a pas communiqué le détail du vote en conseil d'administration. Entré à la SNCF en 1989, Guillaume Pepy est plutôt apprécié des syndicats, à la différence d'Anne-Marie Idrac.

Coté syndicats, plusieurs organisations n'ont pas participé au vote. C'est notament le cas de la CGT, qui avait voté contre Anne-Marie Idrac en 2006. "C'est la première fois que l'on propose à cette responsabilité un dirigeant en fonction dans l'entreprise", relève le syndicat. Il indique cependant que "même si la présidente sortante porte une responsabilité évidente dans la détérioration du dialogue social", Guillaume Pepy "était aux manettes sur l'ensemble de la stratégie et de la politique managériale mises en oeuvre".

Le syndicat Sud-Rail a confirmé à l'Agence France Presse (AFP) avoir voté contre Guillaume Pepy, estimant que cette candidature préfigurait "la filialisation et la privatisation" de l'entreprise publique. La CFDT, qui a récupéré un siège au conseil d'administration à la faveur des dernières élections, organisées au début du mois, a précisé s'être abstenue, soulignant "ne pas avoir d'a priori défavorable" à l'encontre de Guillaume Pepy même si elle n'est "pas toujours d'accord avec la politique menée par l'entreprise". L'Unsa a indiqué qu'elle s'était abstenue, comme lors du conseil qui avait élu Anne-Marie Idrac en 2006.

Enarque, ancien élève de Science Po, Guillaume Pepy a fait quasiment toute sa carrière dans le service public sauf lorsqu'il est devenu - brièvement - directeur général adjoint du groupe Sofres. Entré en 1989 en tant que directeur de cabinet du président de l'époque, Jacques Fournier, il était le directeur général exécutif de la SNCF depuis 2003.

Anne-Marie Idrac a jusqu'au dernier moment cru au renouvellement de son poste. Mais Guillaume Pepy ne cachait pas son intérêt pour le poste de numéro un. Il avait déjà été "fâché" de voir Anne-marie Idrac nommée en juillet 2006 en remplacement de Louis Gallois appelé à aller gérer le dossier EADS et Airbus. En coulisse, il avait confié qu'il quitterait la SNCF si le poste lui échappait.

Malgré des appuis de poids (Jean-Louis Borloo, Dominique Bussereau ou Jean-Pierre Raffarin), Anne-Marie Idrac a été lâchée par l'Elysée. Très présent sur le dossier de la réforme des retraites des régimes spéciaux, Guillaume Pépy s'est fait remarquer par le ministre du Travail, Xavier Bertrand, qui a réussi à faire pencher la balance pour sa nomination.

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