Alstom dévoile son nouveau train à grande vitesse, l'AGV

Le groupe français présente aujourd'hui à La Rochelle son nouveau train à grande vitesse, l'AGV, en présence du président de la République. Alstom veut faire de l'AGV, conçu pour rouler à 360 km/h, son arme à l'export. Après le contrat italien de 1,5 milliard d'euros, le groupe vise la Californie, le Brésil, la Chine, l'Inde et le Vietnam.

Le groupe ferroviaire Alstom dévoile ce mardi en présence du président Nicolas Sarkozy le prototype de son nouveau train à grande vitesse conçu pour rouler à 350 km/h, baptisé Automotrice grande vitesse (AGV), qu'il compte exporter à grande échelle, après l'avoir vendu en Italie. Et ce alors que l'AGV n'est pas encore sorti d'usine et qu'il n'a pas fait ses preuves. La présentation aura lieu au centre d'essais d'Alstom situé près de La Rochelle (Charente-Maritime), en présence du président de la République Nicolas Sarkozy, du secrétaire d'Etat aux Transports Dominique Bussereau, du PDG d'Alstom Patrick Kron et de près de 500 invités, selon Alstom.

L'AGV est conçu pour rouler plus vite que le TGV: 350 voire 360 km/h contre 320 km/h maximum pour le TGV Est. Autre particularité, l'AGV possède une motorisation répartie sur toutes les voitures du train, plutôt que concentrée sur les deux motrices en tête et en queue, ce qui permet selon Alstom de gagner de la place pour les passagers et de réduire les coûts de maintenance. Des moteurs dits "à aimants permanents" permettent aussi de moins consommer d'énergie, fait valoir le groupe français.

Surtout, "l'AGV a été conçu pour intégrer les besoins à l'export", explique Alstom, qui a remporté en janvier sa première commande pour ce train nouvelle génération. L'opérateur privé italien NTV a acheté 25 rames, une commande assortie d'un contrat de maintenance sur 30 ans, pour un total de 1,5 milliard d'euros. Mais la société, qui prévoit de mettre ses trains en circulation à partir de 2011 (pour la liaison Milan-Naples), ne les fera rouler qu'à 300 km/h.

Avec ce contrat, Alstom a damé le pion à ses rivaux, le canadien Bombardier, qui lui aussi a concocté un train ultra-rapide, le Zefiro, mais surtout l'ICE de l'allemand Siemens. Une opération qui pourrait à nouveau se répéter. Selon la presse allemande de lundi, l'AGV serait très bien placé pour remporter un appel d'offres en Allemagne au nez et à la barbe de Siemens.

Mais le succès ne sera toutefois vraiment complet pour Alstom que s'il peut se prévaloir d'une commande de la SNCF. C'est d'ailleurs avec l'AGV que le groupe dirigé par Patrick Kron va concourir à l'appel d'offres que la SNCF va lancer à la fin de l'année pour renouveler une grande partie de ses rames TGV vieillissantes. Un contrat qui pourrait atteindre jusqu'à 10 milliards d'euros. Mais les relations entre Alstom et la SNCF sont loin d'être au beau fixe et le canadien Bombardier, grand rival du Français à qui il a déjà "piqué" le contrat de 4 milliards d'euros pour le renouvellement des trains en Ile de France à la fin 2006, pourrait venir jouer les trouble-fêtes.

Alstom pourrait se consoler avec d'autres pays. En effet, d'autres projets existent hors de l'Hexagone: la Californie, le Brésil, la Chine, l'Inde et le Vietnam se sont déclarés très intéressés par le train à très grande vitesse.

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