Gaz de France n'est plus candidat pour le gazoduc Nabucco

Selon le secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, Hervé Novelli, le groupe public français n'est plus sur les rangs pour participer à la construction du gazoduc reliant la mer Caspienne à l'Europe. Un revers stratégique qui résulte de l'hostilité de la Turquie.

Gaz de France n'essaye même plus de se faire accepter dans le projet européen de gazoduc Nabucco dont il a été exclu du fait de l'opposition turque: le secrétaire d'Etat français chargé du Commerce extérieur, Hervé Novelli, a affirmé ce lundi que GDF a en fait retiré sa candidature.

Cette déclaration d'Hervé Novelli entérine l'échec de Gaz de France dans ce dossier. S'exprimant en Turquie dans le cadre d'une visite sur place, le secrétaire d'Etat a affirmé que "il y a eu une décision turque qui n'est pas indépendante de considérations politiques et l'offre de GDF est donc retirée". "Nous prenons acte et nous le regrettons (...) C'est vraiment dommage car l'offre (de GDF) avait toutes les qualités pour être retenues", a-t-il poursuivi. "Mais nous regardons de l'avant et c'est pour cela que nous sommes là".

Cette déclaration qui a le mérite de mettre les points sur les i contraste avec les affirmations d'Hervé Novelli voici une dizaine de jours, selon lesquelles "tout n'était pas perdu" pour la candidature de GDF dans Nabucco. "Ce que je peux vous dire, c'est qu'il y a de la place encore pour Gaz de France, comme pour d'autres, que ça n'est pas terminé", avait-il déclaré alors sur la radio BFM.

C'est le 7 février denier, en effet, que la Turquie a mis un terme aux ambitions de Gaz de France en la matière. Le groupe public français voulait se joindre à ce projet de gazoduc qui apportera en Europe le gaz provenant de la mer Caspienne en passant notamment par la Turquie. GDF espérait ainsi devenir le septième partenaire de Nabucco.

La construction de ce gazoduc d'une longueur de 3.300 kilomètres doit commencer en 2009 et s'achever en 2012, pour un montant évalué à 4,6 milliards d'euros. Le consortium regroupe l'allemand RWE, l'autrichien OMV et les sociétés nationales Botas (Turquie), Bulgargaz (Bulgarie), MOL (Hongrie) et Transgaz (Roumanie).

Mais c'était sans compter sur l'opposition de la Turquie. Cette dernière "punit" ainsi la France pour le vote du parlement reconnaissant le génocide arménien. Pour les mêmes raisons, le pétrolier français Total avait déjà lui aussi été exclu du projet.

Du coup, Gaz de France a décidé d'étudier d'autres programmes dont le projet russo-italien South Stream de transport de gaz russe. Lancé le mois dernier, à Sofia, le projet South Stream entre en confrontation directe avec le projet européen Nabucco, dont l'objectif est de réduire la dépense énergétique de l'Europe face à la Russie.

Le gazoduc russo-italien South Stream, mis en oeuvre par le géant russe Gazprom et l'entreprise italienne ENI, doit passer sous la Mer Noire de la Russie vers la Bulgarie d'où il se divisera en une branche nord-ouest vers l'Autriche et une vers le sud, notamment vers la Grèce et l'Italie.

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