Le chômage va remonter dans les pays développés, selon l'OCDE

L'organisation s'attend à une hausse du nombre de demandeurs d'emploi d'un million en 2008 et de près de deux millions en 2009. Elle s'inquiète de la situation des jeunes sur le marché du travail et appelle à une lutte contre les discriminations faites aux femmes et aux minorités ethniques.

L'OCDE voit noir sur le front de l'emploi. Selon l'Organisme de coopération et de développement économique qui réunit les principaux pays développés, "la croissance de l'emploi devrait ralentir notablement en 2008 et 2009" et le chômage augmenter en moyenne dans les 30 pays membres. Dans son rapport annuel sur les "Perspectives de l'emploi", la courbe de création d'emplois enregistrerait une hausse de 0,7% en 2008 et 0,5% en 2009, contre 1,1% en moyenne au cours des années 1995-2005.

Parallèlement, "la tendance à la baisse du chômage observée ces dernières années devrait s'inverser en 2008, le nombre de chômeurs dans la zone de l'OCDE augmentant d'un million de personnes en 2008 et de près de deux millions de plus en 2009", ajoute le rapport. L'OCDE table sur un taux de chômage de 5,7% de la population active cette année en moyenne dans la zone (1) et 6% en 2009. En particulier, l'Irlande et l'Espagne devraient voir leur chômage remonter.

Malgré les réformes structurelles intervenues dans la plupart des pays de la zone, l'OCDE estime que "la situation du marché du travail reste difficile pour certaines catégories de personnes et l'environnement économique mondial défavorable risque d'avoir des répercussions négatives sur le marché du travail". En France, le taux d'emploi de la population active est inférieur de 5,5% de la moyenne de l'OCDE, et la situation des salariés âgés comme celles des jeunes est particulièrement difficile.

L'emploi des 15-24 ans est d'ailleurs un sujet "d'inquiétude" dans l'ensemble de la zone OCDE, car nombre d'entre eux "ont du mal à prendre solidement pied sur le marché du travail et à progresser dans leur carrière". Or, parce que les perspectives d'emploi des jeunes - dont trois sur dix travaillent à temps partiel - sont directement liées à la conjoncture, "le caractère incertain de la conjoncture de la situation macroéconomique actuelle ajoute à cette inquiétude" estime l'OCDE.

L'Organisation souligne qu'"une part notable de la croissance de l'emploi dans de nombreux pays de l'OCDE au cours des deux dernières décennies tient à l'augmentation de la part des emplois précaires et/ou faiblement rémunérés". Or, selon les économistes de l'OCDE, les contrats précaires, qu'ils soient à durée déterminée ou à temps partiel, sont un facteur important de stress.

Haro sur les discriminations dans l'emploi
Il faut "s'attaquer comme il convient aux obstacles tels que les comportements discriminatoires qui limitent l'accès à l'emploi", affirme l'OCDE. En particulier, le rapport annuel met l'accent sur les discriminations faites aux femmes et aux minorités ethniques. Ainsi, une femme a 20% de chances de moins qu'un homme à trouver un emploi et est payée 17% de moins en moyenne, selon le rapport. Quant aux travailleurs appartenant à des minorités ethniques, "ils ont des durées de recherche d'emploi supérieures de 40% à 50% à celles de personnes présentant les mêmes caractéristisques mais appartenant à des groupes majoritaires, ce qui les rend beaucoup plus vulérables au risque de chômage de longue durée".

(1) elle regroupe 23 pays européens, l'Australie, la Turquie, la Nouvelle-Zélande, le Canada, le Mexique, les Etats-Unis, le Japon et la Corée du Sud.

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