François Fillon affiche sa foi dans la croissance française

S'exprimant sur Europe 1, la Premier ministre affirme que l'économie française devrait croître de près de 2% cette année, et que le gouvernement fera les réformes nécessaires pour la stimuler. François Fillon réfute toute idée d'un plan de rigueur après les municipales et soutient la démarche de la présidente du Medef envers l'UIMM.

Il n'y a pas lieu d'être trop pessimiste au sujet de l'économie française: c'est en quelque sorte le message qu'a voulu faire passer ce matin le Premier ministre François Fillon. S'exprimant dans le cadre d'une interview sur Europe 1, celui-ci a réaffirmé sa prévision d'une croissance "très près de 2%" en 2008 en France alors que la Commission européenne prévoit 1,7%.

En outre, a-t-il lancé, "on est en train de faire les réformes qui vont nous permettre d'aller chercher les dixièmes de points supplémentaires". "Nous n'avons pas le droit à la pause" dans les réformes. "Après les municipales, on va accélérer", a-t-il ajouté. "On va proposer un projet de modernisation de l'économie avec des mesures de soutien aux petites et moyennes entreprises", a-t-il dit, en évoquant "un plan très ambitieux de soutien aux nouvelles technologies", "la réforme de la distribution au livret A" et un "projet de loi sur la flexsécurité".

François Fillon n'a pas pour autant nié les tensions inflationnistes actuelles. "Il y a aujourd'hui une augmentation forte des prix parce qu'il y a une pression sur les matières premières et parce qu'il y a des variations de cours de monnaies qui sont complètement désordonnées", a-t-il lancé. "Il y a un problème de rapport entre le dollar et l'euro", a-t-il poursuivi, soulignant que la capacité de production agricole de l'Europe était également un problème.

En tout état de cause, la situation ne justifie pas de plan de rigueur, a-t-il affirmé. "Il n'y aura pas de plan de rigueur" au lendemain des élections municipales des 9 et 16 mars, a-t-il précisé. "Naturellement, en fonction de la croissance et des rentrées fiscales, on fait des ajustements sur les dépenses, ça n'a rien à voir avec un plan de rigueur", a-t-il ajouté.

Commentant pour la première fois l'affrontement qui oppose depuis ce week-end le Medef et L'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), le Premier ministre a affirmé que la présidente du Medef Laurence Parisot "a eu la bonne réaction" dans l'affaire de la prime de départ accordée par l'UIMM à Denis Gautier-Sauvagnac. Le chef du gouvernement a toutefois refusé de se prononcer plus avant sur l'affaire, tout en jugeant nécessaire la transparence des comptes des organisations syndicales et patronales. "Il y a une instruction judiciaire en cours. Le rôle du Premier ministre, du gouvernement, ce n'est pas de se substituer à la justice", a-t-il dit.

L'UIMM a annoncé lundi sa décision de revoir les conditions d'octroi d'une prime de départ de 1,5 million d'euros à Denis Gautier-Sauvagnac, qui quitte ses fonctions de délégué général. Sourde aux appels de Laurence Parisot, l'UIMM conserve en revanche tous les mandats qu'elle détient au nom du Medef.

S'exprimant sur l'actualité politique, le chef du gouvernement a tenu à relativiser la chute de Nicolas Sarkozy dans les sondages. "Le président de la République, on l'a vu dans le passé, a une très, très grande capacité de rebond et il sait très bien où il va", a-t-il affirmé."La capacité de rebond du président de la République, elle est dans la mise en oeuvre de ses engagements", a-t-il souligné. "Prenons notre distance par rapport à ces sondages qui sont terriblement ambigus", a dit le chef du gouvernement, jugeant "assez pathétique" le revirement de certains commentateurs à l'égard du chef de l'Etat.

François Fillon a également accusé le Parti socialiste de "tromper" les Français en utilisant les élections municipales des 9 et 16 mars pour "se refaire une santé". "Il y a une espèce de tentative du Parti socialiste de se refaire une santé à l'occasion d'une sorte de troisième tour des élections présidentielles", a estimé le Premier ministre. "C'est tromper les électeurs", a-t-il poursuivi, soulignant le caractère local du scrutin alors que l'exécutif manie l'ambiguïté sur la "nationalisation" des enjeux.

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