Salaire des fonctionnaires : le gouvernement propose une augmentation de 0,8%

Le ministère de la Fonction publique et du budget a proposé aux organisations de fonctionnaires une revalorisation générale des salaires de 0,8% en 2008. Les syndicats, qui se déclarent déçus à l'image de Francois Chérèque de la CFDT, ont jusqu'à mercredi soir pour se prononcer sur les nouvelles propositions.

Les négociations sur les salaires des fonctionnaires se sont achevées mardi dans la nuit sans accord salarial, les syndicats ayant jusqu'à mercredi soir pour se prononcer sur les nouvelles propositions du ministre du Budget et de la fonction publique Eric Woerth.

Après plus de neuf heures d'une séance marathon, le ministre a proposé une rallonge sur le point d'indice - qui sert de base de calcul aux salaires des fonctionnaires - de 0,3% au 1er octobre, en plus de l'augmentation de 0,5% au 1er mars annoncée avant la réunion. Le point d'indice serait donc revalorisé de 0,8% en 2008. Eric Woerth a également octroyé entre un et quatre points d'indice supplémentaires aux agents de catégorie C (la plus basse), qui représentent 49% des 5,2 millions de fonctionnaires.

De leur côté, les syndicats ont jugé ces mesures insuffisantes, faisant valoir que l'inflation prévue en 2008 s'élève à 1,6%, mais certains ont noté "des avancées" sur d'autres dossiers de la négociation. Le ministre leur a laissé jusqu'à mercredi soir pour se prononcer sur un protocole d'accord incluant d'autres volets comme la monétisation des jours de RTT, des mesures sociales sur le logement ou la mise en place d'un mécanisme de garantie individuelle du pouvoir d'achat (Gipa).

Plus tôt dans la soirée, il avait lâché des ajustements sur ce dispositif qui permettrait d'attribuer une prime en 2008 aux agents ayant perdu du pouvoir d'achat entre 2003 et 2007, en comparant l'évolution de leur traitement (indice et ancienneté) avec celle de l'inflation. Le ministre a également proposé d'ouvrir un chantier, dès 2008, sur la restructuration de la grille indiciaire (déroulement de carrière).

Eric Woerth a déclaré "espérer" que les organisations syndicales "acceptent certains volets" de la négociation. Et de prévenir dans la foulée: "s'il n'y a pas d'accord au terme des 48 heures, le gouvernement reprend sa liberté" et "prendra des mesures unilatérales".

Du côté des syndicats, on ne semble guère séduit. "Sur le point d'indice, on est encore très loin du compte, on est au mieux à la moitié de l'inflation prévue par le gouvernement donc je suis assez déçu", selon les déclarations de Gérard Aschieri (FSU) à la sortie de la négociation. Jean-Marc Canon (CGT) a noté pour sa part que les propositions du ministre comportaient "des avancées mais restaient insuffisantes". Il a regretté que le gouvernement "impose une signature en 48 heures", affirmant qu'il prendrait "plus de temps pour consulter les instances (de la CGT) et le personnel".

"La version de sortie est meilleure que la version d'entrée", a indiqué de son côté Eric Fritsch (CFDT) qui souhaite "regarder de très près" le protocole avant de se prononcer. Elisabeth David (Unsa) a jugé que les propositions d'augmentation étaient "plutôt décevantes", tout en soulignant "quelques avancées intéressantes" comme l'annonce d'un chantier sur la grille indiciaire.

"En ce qui concerne le plat principal, à savoir le point d'indice, on n'est pas dans ce qu'on demandait", a souligné Bernard Sagez (CFTC) souhaitant "étudier les autres propositions pour voir si elles peuvent suffire" à une éventuelle signature. Jean-Michel Nathanson (Solidaires) a pour sa part jugé le protocole "globalement insuffisant sur le point d'indice".

Ce mardi matin, le secrétaire général de la CFDT François Chérèque a affirmé sur les ondes de RTL qu'il ne pouvait "y avoir que de la déception". Entre l'inflation prévue de 1,6%, a expliqué François Chérèque, et la proposition de 0,8, on est très loin." "On va regarder" l'ensemble des mesures proposées pour "décider, mais inévitablement il y a une grosse déception". "On voit bien qu'on est très loin des objectifs qu'on s'est donné, maintenant on va voir s'il y a d'autres perspectives de négociation pour les évolutions de carrière", a-t-il ajouté.
"Quand je fais les comparaisons avec ce qui se passe dans beaucoup d'entreprises du privé où pour la première fois depuis longtemps ces entreprises font des accords salariaux autour de 2 ou 3%, on voit bien qu'on est en train de décrocher de façon importante", a-t-il encore estimé.

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