Nicolas Sarkozy plaide pour le développement de l'agriculture des pays du Tiers-monde

La Conférence de l'agence de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) se tient à partir de ce mardi. Durant trois jours, les principaux chefs d'Etat et de gouvernement vont tenter de trouver des solutions à la crise alimentaire mondiale.

Le président Nicolas Sarkozy a invité, ce mardi à Rome, à "mettre le paquet" sur l'agriculture vivrière dans les pays en développement pour contrer l'actuelle crise alimentaire mondiale. Le chef de l'Etat français était invité au sommet de la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, qui rassemble 193 pays), largement consacré à la crise alimentaire qui touche de plein fouet les pays les plus pauvres et a provoqué des émeutes en Afrique, dans les Caraïbes et en Asie.

Dans son intervention, le président français a qualifié d'"erreur stratégique historique" l'attitude consistant à empêcher les pays pauvres de cultiver des produits de première consommation. "Il faut mettre le paquet sur l'agriculture des pays en voie de développement", a-t-il déclaré devant une cinquantaine de chefs d'Etat réunis au siège romain de l'organisation onusienne.

Les grandes institutions comme la Banque mondiale (BM), le Fonds monétaire international (FMI) ou la Banque africaine de développement (BAD) ont encouragé ces dernières années les pays pauvres à abandonner les cultures vivrières au profit de denrées d'exportation comme le coton ou de l'achat de produits alimentaires au plus bas coût sur le marché mondial. "Cette stratégie a échoué. Elle était généreuse mais elle a échoué", a dit Nicolas Sarkozy, pour qui une stratégie d'avenir "doit reposer sur le développement des agricultures locales.

"Il n'y aura pas de paix, il n'y aura pas de stabilité si nous ne mettons pas de l'argent au service du développement des agricultures des pays qui en ont le plus besoin", a-t-il insisté.

Sur la question des biocarburants, accusés d'avoir prospéré au détriment des cultures vivrières, Nicolas Sarkozy a invité à donner "la priorité absolue" aux biocarburants de nouvelle génération "qui permettront sur la même surface agricole de produire cinq fois plus". "Ainsi, on ne pénalisera pas les pays qui ont fait le choix des biocarburants et qui ne veulent pas être arrêtés (comme le Brésil, NDLR), et ainsi on réservera le maximum d'hectares à la production agricole", a-t-il expliqué.

Nicolas Sarkozy a par ailleurs proposé la création d'un "Giec" de la sécurité alimentaire calqué sur le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, réseau scientifique mondial créé pour mieux lutter contre le réchauffement de la Terre. Ce Giec alimentaire aurait notamment pour mission de poser un diagnostic en matière de sécurité alimentaire, d'analyser l'évolution possible par produit et par région et d'alerter sur les risques de crise.

Une cinquantaine de chefs d'Etat et de gouvernement ainsi que le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon sont réunis à partir d'aujourd'hui et pour trois jours à Rome afin de tenter de trouver des remèdes à la crise alimentaire mondiale et à la flambée des prix.

Ban Ki-moon doit dévoiler un "plan d'action" pour faire face à la flambée des prix des denrées alimentaires. "Les gouvernants ont renoncé à prendre des décisions difficiles et ont sous-évalué la nécessité d'investir dans l'agriculture. Et aujourd'hui, nous en payons littéralement le prix", a-t-il déclaré lundi.

Selon la FAO et l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), les prix agricoles vont demeurer à des niveaux très élevés au cours de la prochaine décennie.

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