La crise enfle en Amérique latine

Selon le Nicaragua, la Colombie est désormais devenue une menace pour la région.

La crise en Amérique latine a gravi un nouvel échelon avec la rupture des relations diplomatiques entre la Colombie et l'Equateur et l'expulsion de l'ambassadeur colombien au Venezuela, à la suite d'un raid de l'armée colombienne contre un groupe de la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) au-delà de la frontière côté Equateur. Le Nicaragua a également dénoncé ce raid en Equateur dans lequel a péri Raul Reyes, présenté comme le numéro deux des Farc. "Cette violation territoriale est très grave et doit être condamnée", a déclaré de son côté le ministre brésilien des Affaires étrangères, Celso Amorim.

Pour le président nicaraguayen Daniel Ortega, lui-même ancien guérilléro marxiste, la mort de Reyes fait de la Colombie une menace pour l'Amérique latine et "un facteur de déstabilisation et d'insécurité pour les peuples d'Amérique latine". Selon le président équatorien Rafael, cette attaque colombienne a empêché la libération de la Franco-colombienne Ingrid Betancourt et d'autres otages.

Raul Reyes, qui faisait office de porte-parole de la guérilla marxiste, était l'interlocuteur privilégié lors des pourparlers visant à la libération des otages des Farc, dont Ingrid Betancourt. Les gouvernements vénézuélien et équatorien ont tous deux indiqué qu'ils s'étaient trouvés proches d'obtenir la libération de cette dernière. "La main des bellicistes autoritaires a tout gâché", a ainsi accusé le président équatorien Rafael Correa, qui entame ce mardi une tournée dans plusieurs pays d'Amérique latine - dont le Venezuela - pour s'y rallier des soutiens.

A Bogota, le chef de la police colombienne, le général Oscar Naranjo, a affirmé, sur la base de documents découverts dans l'un des ordinateurs personnels de Reyes, que le président vénézuelien Chavez avait remis aux Farc la somme de 300 millions de dollars. Le Venezuela a démenti et assuré détenir de son côté la preuve que Naranjo était un trafiquant de drogue.

Les autorités colombiennes ont également accusé le président équatorien Correa d'être lié aux Farc. "Le gouvernement rejette énergiquement ces accusations, qui s'ajoutent cyniquement à l'hostilité montrée lors de la récente violation de notre souveraineté", a réagi Quito.

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