Résultats mitigés des compagnies low-cost américaines

Malgré des résultats annuels bénéficiaires, JetBlue et Air Tran ont publié des pertes au quatrième trimestre 2007 à cause de l'envolée du prix du baril. Sans l'efficacité de sa politique de couverture carburant, Soutwest aurait également essuyé une perte.

La frontière entre compagnies aériennes traditionnelles et low-cost ne se voit plus dans les résultats financiers. Alors que pendant les années de crise qui ont touché les Majors du secteur outre-Atlantique entre 2000 et 2006, la plupart des transporteurs à bas prix tiraient leur épingle du jeu, la donne à aujourd'hui changé.

Du fait de leur restructuration drastique, pour l'essentiel grâce au passage sous chapitre 11 (seules American et Continental l'ont évité) les Majors ont réduit leurs coûts à des niveaux proches de celui des low-costs.

Tous les transporteurs, quel que soit leur modèle, souffrent de l'envolée du prix du baril qui a gonflé leurs dépenses carburant de plus de 30% en moyenne (alors que le prix du marché a bondi de 43%). Désormais, la différence de performance entre les compagnies aériennes s'explique en grande partie par la qualité des couvertures carburant.

Ainsi, sans ses transactions réalisées il y a longtemps à un prix inférieur de moitié au cours actuel, Southwest, la plus grosse compagnie aérienne à bas prix du monde (520 avions), n'aurait pas été bénéficiaire au quatrième trimestre 2007 (111 millions d'euros, un quasi doublement par rapport à l'année dernière). Et aurait connu le même sort que Frontier (32,5 millions de pertes, contre 14,4 millions lors des trois derniers mois 2006), JetBlue qui vient de faire état d'une perte trimestrielle de 4 millions (contre un bénéfice de 17 millions un an plus tôt) ou encore Air Tran (-2,2 millions).

Des pertes néanmoins inférieures à celles des Majors, pourtant bénéficiaires un an plus tôt: American a perdu 69 millions, US Airways 79 millions, United 53 millions, Delta 70 millions et Northwest seulement 8 millions grâce à des éléments exceptionnels.

Des résultats décevants qui achèvent une année fiscale bénéficiaire pour tous les acteurs. En 2007, le bénéfice net de Southwest - son trente-cinquième consécutif-, a bondi de 29%, à 645 millions. Celui de JetBlue s'est élevé à 18 millions contre une perte d'un million un an plus tôt, pendant qu'Air Tran a plus que triplé le sien à 52,7 millions.

Partie sur des bons rails, l'année 2007 s'est dégradée à partir du deuxième trimestre avec le début de la crise financière, le ralentissement de la croissance américaine et l'envolée du baril, dont le prix a atteint au dernier trimestre la barre symbolique des 100 dollars.

Aussi, face au risque d'un ralentissement économique plus prononcé aux Etats-Unis, voire d'une récession à laquelle ne croit pas Washington, les compagnies redoutent un impact sur le trafic à un moment où les coûts du baril resteront élevés (avec peu de manoeuvres pour les répercuter sur le prix du billet).

En conséquence, les low-costs revoient à la baisse la croissance de leurs capacités en 2008. JetBlue a annoncé que son augmentation de sièges en 2008 ne sera plus de 6 à 9% comme prévu mais de 5 à 8%. Idem pour Southwest. Le transporteur texan tablait sur une hausse de capacité de 8% en 2008. La progression ne sera que de 4 à 5%. Des mesures pour éviter une dégringolade des prix. Cette révision à la baisse des ambitions des low-costs intervient alors que la plupart des Majors (American, United, Delta) réduisent leur offre en sièges sur le réseau domestique pour se déployer à l'international.

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