L'Espagne, l'Italie et le Portugal entrent dans la grève des pêcheurs contre le gazole cher

Le mouvement, qui a démarré vendredi pour une durée illimitée, est très suivi. Le port du Havre est bloqué et les routiers et les agriculteurs protestent à leur tour contre le prix du gazole.

Les pêcheurs français poursuivent leur mouvement de protestation contre la hausse du prix du gazole vendredi, même si dans certains ports la reprise du travail a été votée, en particulier à Saint-Malo, Boulogne-sur-Mer, Dunkerque, Le Guilvinec et Lorient. A La Rochelle, premier port à être entré dans la grève mi-mai, le mouvement a été suspendu jeudi et les pêcheurs disent attendre des mesures au niveau européen. "Nous sommes prêts à tout moment à recommencer", prévient l'un des porte-parole Pascal Guénezan.

Au Havre, des pêcheurs de la baie de la Seine ont bloqué le port vendredi. Ils réclament une réduction à 40 centimes du prix du gazole par litre contre 70 centimes aujourd'hui. "C'est une revendication nationale qui rassemble tous les pêcheurs de France mais nous nous battons aussi contre lers quotas", précise Patrick Dameuve, patron-pêcheur de Dieppe.

Même revendication au Comité de vigilance des pêcheurs français, qui a voté jeudi la poursuite du mouvement. Ces pêcheurs réunis à Mérignac près de Bordeaux, qui disent représenter "80% de la profession", demandent que la réunion des ministres de la pêche européens, prévue le 23 juin, soit avancée. Ils entendent aussi se joindre au mouvement de grève illimitée qui a démarré vendredi à l'appel des pêcheurs espagnols, portugais et italiens.

En Espagne la grève était "totale" vendredi matin, a indiqué à l'AFP un représentant des pêcheurs catalans. Plusieurs milliers de pêcheurs ont manifesté vendredi à Madrid devant les le ministère de l'Agriculture et de la Pêche. Au Portugal également le mouvement de grève est suivi " à 100%", selon la Fédération des syndicats du secteur de la pêche. En Italie, plus de 10.000 pêcheurs italiens étaient en grève vendredi, selon une porte-parole de Federcoopesca, principale fédération des pêcheurs italiens.

Le ministre français de la Pêche Michel Barnier a lancé un nouvel appel à la reprise du travail par les pêcheurs jeudi à la sortie d'une table ronde sur la formation des prix dans la filière pêche. "Nous sommes sur tous les fronts pour sortir de la crise. Il y a un préalable: il faut reprendre le travail", a-il déclaré. La Commission européenne a de son côté indiqué jeudi être prête à faire preuve de souplesse pour permettre aux gouvernements d'aider leurs pêcheurs à faire face à leurs difficultés. Mais Bruxelles refuse toujours l'idée d'une subvention du prix du gazole.

Routiers et agriculteurs entre dans le mouvement

Plusieurs opérations escargots ont été organisées sur les routes de France vendredi à l'initiative des agriculteurs et des transporteurs routiers, comme à la périphérie de Limoges, sur l'A4 et la nationale 2 en Seine-et-Marne. Des agriculteurs bloquent également l'accès à l'A20 dans la Creuse. Le secrétaire d'Etat aux Transports Dominique Bussereau a assuré vendredi qu'une consultation est en cours avec les organisations du transport routier et que des mesures seraient annoncées la semaine prochaine. La Fédération nationale des artisans taxis (Fnat, majoritaire) envisage également des actions si le gouvernement n'annonce pas de nouvelles mesures contre la hausse du prix des carburants.

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