La licence professionnelle, plébiscitée par les recruteurs, mais mal positionnée dans les conventions collectives

Ce diplôme de niveau bac + 3, proposé après un diplôme universitaire de technologie (bac + 2), est jugé adapté aux besoins actuels des entreprises et directement opérationnel. Mais l'offre est jugée peu lisible.

Aptitude à s'adapter rapidement à son environnement professionnel, connaissances techniques pointues adaptées à l'activité de l'entreprise, capacités d'organsiation et de méthodes. Un sondage tresse des lauriers aux diplômés de licences professionnelles, sans toutefois occulter deux très graves difficultés.

Réalisé par l'Ifop pour le compte de l'Union nationale des présidents d'IUT (UNPI) auprès de 502 DRH, et dévoilé en ce moment même aux visiteurs du Salon des entrepreneurs, ce sondage souligne la vigueur de ce diplôme, proposé en une année supplémentaire aux diplômés d'instituts universitaires de technologie (IUT), de niveau bac + 2. Ceux-ci trouvent ainsi, avec cette licence, l'occasion de se spécialiser.

Cette année est un investissement payant. Car le sondage établit un constat: dans l'offre multiforme proposée par les universités, les licences professionnelles des IUT ont creusé leur trou en une simple dizaine d'années d'existence. Quelques 62% des DRH les connaissent et 20% d'entre eux ont déjà recruté un de ces diplômés. Ces recruteurs sont d'abord des grandes entreprises, l'industrie et le BTP, mais aussi les banques.

Pour 79% des DRH interrogés, la licence professionnelle est un cursus de formation adapté aux besoins actuels des entreprises. Il est vrai que 20% des cours sont donnés par des professionnels. Egalement, pour 68% des DRH, la licence professionnelle est un cursus qui permet aux jeunes d'être directement opérationnels dans l'entreprise. Là encore, la scolarité avec douze à seize semaines de stages vise juste. Enfin, 67% des DRH affirment que la maturité professionnelle des diplômés est plus importante que ceux qui se présentent sur le marché du travail avec un simple bac + 2.

Ces bonnes dispositions des DRH envers la licence professionnelle s'accroissent à mesure qu'ils connaissent mieux les jeunes diplômés. Ainsi, 86% des DRH qui en ont recruté considèrent que ce cursus de formation est adapté à leur besoins, contre 79% de ceux qui n'en ont jamais embauché.

Toutefois, ce sondage soulève quelques questions gênantes. Il apparaît que, finalement, la licence professionnelle est assez mal connue: 38% des DRH ne l'ont jamais rencontrée. Avec 1.400 intitulés différents parfois pour un même contenu, "nous rencontrons effectivement un problème de lisibilité", glisse Jean-Paul Vidal, président de l'UNPI.

Pire, 49% des DRH parviennent mal à situer la qualification et la rémunération des titulaires de cette licence dans leurs conventions collectives. "La métallurgie et les banques recrutent nos diplômés, de niveau bac + 3, avec une classification de niveau bac + 2. Mais ensuite, certes, les évolutions de carrière sont rapides", souligne Jean-Paul Vidal.

Celui-ci a organisé, avec le Medef et l'UIMM, un groupe de travail pour mieux adapter le diplôme aux attentes des entreprises. De plus, il compte réorganiser l'offre avec des diplômes de niches au niveau local et une offre nationale simplifiée structurée autour de familles de métiers. De quoi rendre la licence professionnelle totalement attrayante.

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