Northern Rock : le plan de sauvetage prend des allures de bataille politique

La commission des Finances du parlement a publié samedi un rapport très critique sur la gestion par le ministre des Finances et le gendarme boursier FSA de la crise provoquée par les difficultés de la banque britannique. Ce dimanche, le ministre Alistair Darling se défend et annonce dans les prochains jours un projet de réforme.

Nouvel étape dans le feuilleton Northern Rock. Après la publication samedi d'un rapport très critique de la commission des Finances du parlement, le ministre des Finances britannique, Alistair Darling, a défendu ce dimanche sa gestion de la crise provoquée par les difficultés de la banque britannique.

"Les problèmes de Northern Rock étaient assez exceptionnels. Nous avons dû intervenir pour soutenir Northern Rock et éviter que ses problèmes ne s'étendent à d'autres banques et protéger les économies du public", souligne le ministre dans un article publié par le tabloïd News of the World. Le ministre a reconnu que le gouvernement devait "retenir les leçons de Northern Rock" mais a réfuté les critiques selon lesquelles le système de contrôle du secteur bancaire était fondamentalement à revoir.

Le ministre a également indiqué qu'il présenterait dans les prochains jours un plan visant à renforcer le "gendarme" des services financiers, la FSA, ainsi que la Banque d'Angleterre. Mais ce plan ne prévoit pas de remplacer ces deux institutions par un nouveau système, tel que la création d'un poste de responsable de la sécurité financière à la Banque d'Angleterre en contact direct avec le ministre des Finances, proposée par les députés.

"Nous devons renforcer le système et combler ses lacunes, mais les réformes que je vais annoncer doivent compléter les réformes réalisées il y a dix ans et pas les annuler", s'est justifié le ministre.

Les députés ont accusé le ministre dans leur rapport d'avoir prolongé la panique des clients de la banque en manque de liquidités en tardant à annoncer que les dépôts des clients seraient garantis. Ils se sont montrés également très critiques vis-à-vis de la FSA, qui selon eux a "systématiquement failli à ses devoirs" en n'ayant pas détecté le plan de développement "imprudent" de Northern Rock, une banque spécialisée dans l'immobilier.

Par ailleurs, le plan de redressement de Northern Rock, en cours d'élaboration par le conseil d'administration, prévoirait une augmentation de capital de 1,3 milliard de livres, soit 1,75 milliard d'euros, rapporte dans son édition dominicale le Sunday Times.

Les actionnaires principaux de la banque, les fonds spéculatifs SRM Global et RAB Capital, souscriraient 200 à 250 millions de livres, précise le journal sans citer ses sources. Citigroup, Merrill Lynch et ABM Amro auraient accepté de garantir le restant de l'émission, soit 1 milliard de livres environ. Deux fonds d'investissement américains, Cerberus et Five Mile, seraient quant à eux intéressés à participer à une troisième tranche.

Les deux fonds seraient également prêts à fournir aussi un soutien financier si la banque est rachetée dans le cadre de l'offre présentée par la société d'investissement Olivant ou le groupe Virgin.

Northern Rock travaille depuis longtemps sur son propre plan de sauvetage. Le gouvernement a fixé au 4 février la date limite de dépôt des offres de reprise et a indiqué qu'il nationaliserait la banque en cas d'échec des plans de reprise.

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