La BCE et la Banque d'Angleterre devraient maintenir le statu quo sur les taux

Premier grand rendez vous de l'année ce jeudi avec les banques centrales. Selon toute vraisemblance, la Banque centrale européenne (BCE) et la Banque d'Angleterre (BoE) devraient annoncer un statu quo sur les taux. Le patron de la Réserve fédérale américaine, Ben Bernanke, doit lui aussi s'exprimer aujourd'hui.

Les marchés attendent une journée importante en terme de politique monétaire. C'est en effet ce jeudi qu'ont lieu les deux premiers rendez vos de l'année avec les banques centrales. La Banque d'Angleterre (BoE, Bank of England) d'abord puis la Banque centrale européenne (BCE) doivent annoncer leur décision sur leurs taux.

Pour l'instant, la plupart des économistes tablent sur un maintien des taux de la BCE (à 4% pour le taux directeur), de même pour la BoE (5,5%). Ce qui n'est pas du goût de toute le monde. La Banque centrale européenne doit abaisser immédiatement ses taux d'intérêt afin de réduire les risques de ralentissement de l'économie mondiale, a déclaré mercredi un haut responsable des Nations Unies, disant redouter une dépréciation de 20% du dollar.

"C'est à la BCE de faire quelque chose et elle doit agir maintenant, sans attendre que tout le monde se rende compte que l'Europe ralentit", a déclaré le directeur de la division pour la mondialisation et les stratégies de développement à la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (Cnuced), Heiner Flassbeck. Devant la presse à Genève, ce dernier a regretté que la BCE soit engluée dans "un combat interne" entre partisans et adversaires d'une baisse des taux d'intérêt.

Mardi, la ministre française de l'Economie Christine Lagarde a ainsi appelé la BCE à donner la priorité à la croissance, quitte à avoir "une inflation plus élevée temporairement". Le président de l'institut, Jean-Claude Trichet, a en revanche mis l'accent samedi sur la nécessité de lutter contre la hausse des prix.

Cerise sur le gâteau, le patron de la Fed, la Réserve fédérale américaine, Ben Bernanke, s'exprimera aussi aujourd'hui, dans la soirrée, sur "les marchés financiers, les perspectives économiques et la politique monétaire", alors que les économistes tablent en majorité sur une baisse des taux de la Fed fin janvier.

Pour l'ONU, qui publie mercredi un rapport sur les perspectives de l'économie mondiale en 2008, l'UE et le Japon doivent assumer le rôle de locomotive tenu jusqu'à présent par l'économie américaine. Mais la Banque du Japon n'a guère de marge monétaire pour agir, avec un taux directeur déjà au plancher (0,5%). "L'économie américaine ayant de gros ennuis, les plus gros depuis 20 ans, il revient à l'Europe de stimuler l'économie plus qu'elle ne le fait actuellement", a déclaré Heiner Flassbeck.

Selon les économistes onusiens, la crise de l'immoblier à risque pourrait se traduire par une récession de 0,1% du produit intérieur brut des Etats-Unis en 2008 ainsi que par une dévalorisation supplémentaire de 20% du dollar par rapport aux autres monnaies. L'ONU s'attend en effet à ce que la Réserve fédérale réagisse à la baisse de la conjoncture américaine par de nouvelles baisses de taux d'intérêt. L'économiste envisage une baisse de 5% à 15% des prix de l'immobilier en 2008 aux Etats-Unis ainsi qu'un repli de 30% des investissements dans le secteur.
Dans ce contexte, il est à prévoir que les ménages américains accroissent leur épargne, "ce qui signifie clairement que la récession sera plus prononcée dans le courant de l'année", a-t-il prédit. L'expert onusien a mis en garde contre les "petits icebergs" qui risquent d'entraîner de nouvelles crises immobilières, notamment en Espagne et au Royaume-Uni.

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