A Reims, la gauche unie l'emporte largement face à une droite déchirée

La liste d'union de la gauche conduite par la socialiste Adeline Hazan l'emporte sur un score sans appel. La "primaire" à droite a laissé des traces.

Première femme élue maire de Reims, la socialiste Adeline Hazan, 52 ans, a parlé de "victoire historique" au soir du dimanche 16 mars. Simplement "heureuse", la députée européenne, à la tête d'une liste PS-PC-Verts, l'a emporté sur un score sans appel, avec 56,1% des suffrages. Elle a fait tomber une droite divisée, comme l'avait fait avant elle le communiste Claude Lamblin, en 1977. Un peu à la surprise générale, alors.

Cette fois, on ne peut plus vraiment parler de surprise. Adeline Hazan avait pris une avance confortable dès le premier tour du dimanche 9 mars, et son adversaire Catherine Vautrin, fraîchement investie par l'UMP u2014 entre les deux tours u2014, n'est pas parvenue à refaire ce handicap. L'écart (dix points) entre les deux candidates est certes plus important que prévu, mais les signaux donnés la semaine dernière ne trompaient pas

Comme elle l'espérait, Adeline Hazan est parvenue à mobiliser l'électorat dans les quartiers populaires. Le taux de participation a d'ailleurs un peu augmenté (de 53% à 55%) dans la Cité des Sacres au bénéfice de l'union de la gauche. Profitant du mouvement de fond national favorable à son camp, la socialiste a aussi tiré parti du mauvais report de voix à droite, la "primaire" entre Renaud Dutreil et Catherine Vautrin, longue et de plus en plus conflictuelle, ayant laissé des traces.

Battu au premier tour, l'ancien ministre des PME n'a appelé à voter pour l'ex-ministre de la Cohésion sociale que du bout des lèvres, jeudi dernier. Nombre de ceux qui avaient placé en lui beaucoup d'espoirs ont, semble-t-il, préféré voter blanc ou nul : 1.428 bulletins sans choix exprimé dans les urnes, soit 2,54%. C'est surtout vrai dans les quartiers du centre ville, où Catherine Vautrin aurait dû faire le plein des voix pour espérer l'emporter. Elle a vainement appelé au rassemblement.

Aujourd'hui, à 47 ans, chef de "d'une opposition constructive", annonce-t-elle, elle prend exemple sur Adeline Hazan pour affirmer "qu'à terme, elle peut y arriver". Pronostic que pourrait de nouveau lui contester le député de la Marne Renaud Dutreil, peu enclin à faire ses valises. Dimanche soir, interviewé sur France 3 Champagne-Ardenne, il était prompt à juger "anormale" la victoire de la gauche et à faire porter "la responsabilité de la défaite" sur celle qui n'a pas respecté "la discipline de parti". "Il faudra des années pour reconstruire", estime-t-il.

Pour sa part, Jean-Louis Schneiter, maire divers droite sortant, espère juste que la gagnante "ne cassera pas la belle mécanique de l'agglomération", qu'il a pilotée pendant un quart de siècle...

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