Les chauffeurs de taxis prêts à manifester de nouveau mercredi prochain

Ils protestent contre la libéralisation de leur profession préconisée par le rapport Attali. L'hypothèse d'une manifestation nationale à Paris avec les taxis de province est envigagée, en fonction des réponses qu'apportera le gouvernement à leurs demandes.

Rapport Attali, première levée de boucliers. Les chauffeurs de taxis ont manifesté préventivement, ce mercredi à Paris et dans les grandes villes de province, contre l'une des 316 réformes proposées par la commission Attali dans le but de libéraliser la croissance française. Comme bien d'autres professions (médecins, notaires, pharmaciens notamment), les chauffeurs de taxis sont protégés par un numerus clausus. Or, le rapport Attali propose de déréglementer cette profession en l'ouvrant à la concurrence, ce qui aurait pour conséquence d'augmenter l'offre.

En particulier, le rapport remis la semaine dernière au chef de l'Etat préconise l'attribution gratuite étalée sur deux ans de licences aux demandeurs inscrits à la fin 2007. Une "ouverture complète" du marché des taxis et véhicules de petite remise (VPR, voitures avec chauffeur) permettrait d'avoir au total de 50.000 à 60.000 taxis et VPR à Paris et en proche banlieue, contre 16.000 aujourd'hui, selon le rapport Attali.

La manifestation a été lancée par la Fédération nationale des artisans du taxi (Fnat), qui qualifie de "catastrophe pour la professsion" les projets Attali. Plusieurs villes dont Marseille, Toulouse, Rennes ou Strasbourg, connaissaient mercredi matin des bouchons, du fait de blocages ou d'opérations escargot de taxis. A Paris, plusieurs centaines de taxis se sont rassemblés place de la République.

Ils se disent prêts à une nouvelle mobilisation mercredi prochain si le gouvernement n'apporte pas des réponses suffisantes à leurs demandes. Une délégation devait être reçue au ministère de l'Economie en fin d'après-midi. "On ne cèdera sur rien", a prévenu le président de la Fnat Alain Estival. L'augmentation du nombre de taxis par la distribution de licences gratuites proposées par le rapport "causera la ruine de la profession", a pour sa part indiqué Karim Asnoun, secrétaire de la CGT Taxis.

En Italie, le gouvernement Prodi a échoué dans sa volonté de réformer cette profession, se heurtant à d'importants blocages. Il s'est contenté de laisser aux communes la possibilité d'attribuer de nouvelles licences de taxis, ce qui s'est traduit, à Rome notamment, par une hausse de leurs tarifs.

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