Nicolas Sarkozy tacle Daniel Bouton, Laurence Parisot le défend

Le chef de l'Etat estime que le PDG de la Société Générale aurait dû démissionner après le scandale de la perte record occasionnée par les manipulations d'un trader. La présidente du Medef estime que ce n'est pas au pouvoir politique de s'immiscer dans la gouvernance d'une entreprise.

A l'occasion de sa grande interview dans Le Parisien de ce mardi, le président Nicolas Sarkozy a déclaré qu'il n'était pas normal que Daniel Bouton n'ait pas démissionné de la présidence de la Société générale après la perte record de 4,9 milliards d'euros enregistrée par la banque en raison des manipulations d'un trader. "Quand le président d'une entreprise connaît un sinistre de cette ampleur et qu'il n'en tire pas les conclusions, ce n'est pas normal", a-t-il affirmé.

"Que quelqu'un gagne 7 millions d'euros par an ne me choque pas. A une condition : c'est qu'il en assure la responsabilité. C'est tout le problème sur Daniel Bouton. Je n'ai rien contre lui. Mais on ne peut pas dire : "je vais être payé 7 millions par an" et, quand il y a un problème, dire "C'est pas moi". Cela non, je ne l'accepte pas", a argumenté le président.

Daniel Bouton a indiqué avoir à deux reprises proposé sa démission au conseil d'administration de la Société générale, qui lui a demandé de rester en poste. Il a déclaré la semaine passée à Reuters qu'il avait reçu un mandat très clair de son conseil pour poursuivre la stratégie menée par la banque. Dans une interview publiée ce mardi par Les Echos, la ministre de l'Economie et des Finances, Christine Lagarde, répète pour sa part qu'il revient au conseil d'administration de la Société générale "de prendre les décisions en termes de management".

Laurence Parisot, présidente du Medef, a rapidement réagi ce mardi en affirmant sur Europe 1 que "ce n'est pas au pouvoir politique d'être au dessus d'un conseil d'administration ou d'une assemblée générale d'une entreprise". "Dans une crise extrêmement grave comme celle qu'a connue la Société générale, seuls les membres du conseil d'administration disposent de tous les paramètres pour juger de la situation pour prendre la bonne décision", a précisé Laurence Parisot.

"Est-ce qu'un général d'armée est responsable de l'exaction d'un soldat dont il ignore même le nom ?", s'est elle interrogée, ajoutant : "le général est surtout un responsable pour prendre la bonne décision face à l'accident majeur". "Seuls les membres du conseil d'administration de la société générale sont en mesure de dire si c'est le meilleur général ou pas (...) ce n'est certainement pas au pouvoir politique de le dire", a-t-elle conclu.

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