Renault : près de 5% perdus en deux séances

Le titre Renault a encore cédé 1,98% ce mardi après voir déjà perdu près de 3% lundi après les inquiétudes exprimées par le PDG du constructeur. Les investisseurs redoutent également que les objectifs financiers du groupe pour 2009 soient revus à la baisse.

Les investisseurs n'ont pas du tout apprécié "la rentrée difficile" prévue par le patron du constructeur automobile Renault, Carlos Ghosn. Après avoir perdu 2,68% sur la séance entière de lundi à 50,83 euros à la Bourse de Paris, le titre a perdu 1,98% ce mardi, tombant ainsi à 49,82 euros.

Samedi, le patron de Renault-Nissan s'est inquiété de la "corrélation assez directe entre les ventes de voitures et l'indice de confiance des consommateurs en France", indice en chute depuis trois mois. En ajoutant l'"environnement dégradé marqué par la hausse des matières premières, la baisse de la livre et un risque de baisse plus fort qu'attendu du marché européen", cela a amené le Crédit Mutuel-CIC à abaisser sa recommandation sur le titre à "alléger", contre "conserver" auparavant, tout comme son objectif de cours de 72 euros à 51 euros.

Selon la banque, le plan Contrat 2009 est également "objectivement hors d'atteinte". Une information développée aussi ce lundi par le quotidien les Echos qui estime que Renault pourrait revoir à la baisse ses objectifs financiers pour 2009.

Le Crédit Mutuel-CIC a, lui, déjà revu en baisse ses prévisions de bénéfice par action pour 2008 (-5,9%) et 2009 (-27%). La banque s'attend à des marges opérationnelles de 3,8% en 2008 (contre 4,1% précédemment) et 2,9% (contre 5,4%), "très loin des objectifs du groupe de respectivement 4,5% et 6%.

Renault doit publier ses résultats financiers semestriels le 24 juillet, et ses chiffres de vente ce mercredi.

Par ailleurs, Carlos Ghosn a estimé samedi que les difficultés que traverse le secteur automobile dans le monde vont relancer les projets de consolidation entre les constructeurs. "Quelque chose va se passer", a-t-il déclaré lors des Rencontres économiques d'Aix-en-Provence. "Ce qui se passe actuellement aux Etats-Unis n'est pas de très bon augure", a-t-il ajouté en faisant allusion à la période délicate que connait notamment General Motors.

Atteintes par la hausse des carburants et le ralentissement de l'économie, les ventes dans le marché automobile américain ont atteint en juin leur plus bas niveau depuis quinze ans. General Motors conserve sa place de numéro un sur le marché national, mais sa situation financière inquiète les analystes, au moment où le titre a atteint en bourse un plus bas de 54 ans.

Carlos Ghosn a, à plusieurs reprises, déclaré que Renault et son partenaire japonais Nissan pourraient se pencher à nouveau sur la possibilité d'une alliance avec un troisième groupe, tout en soulignant que rien ne presse. Il y a deux ans, l'investisseur Kirk Kerkorian avait lancé l'idée d'une association Renault/Nissan/General Motors. Nissan pourrait aussi développer les liens noués avec Chrysler.

Carlos Ghosn a aussi mis l'accent sur les coûts de production grandissants auxquels sont confrontés les constructeurs automobiles. Il a révélé avoir évoqué récemment la hausse du prix de l'acier avec les responsables de la Banque centrale européenne (BCE) et a une nouvelle fois appelé de ses voeux une baisse de l'euro par rapport au dollar. "En tant qu'entreprise Renault, pour moi l'euro le plus bas possible, c'est l'idéal", a-t-il dit.

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