L'ancien patron de Siemens échappe à une enquête pénale

Heinrich von Pierer, inquiété dans la vaste affaire de corruption secouant le conglomérat Siemens, encourt simplement une sanction administrative, après ouverture ce jour d'une procédure de manquement à l'ordre par le parquet de Munich.

Le suspense est tombé à propos du sort judiciaire de l'ancien président du directoire de Siemens. Le parquet de Munich a ouvert une procédure de manquement à l'ordre à son égard, et non une enquête pénale nettement plus infamante, comme l'ex-dirigeant du conglomérat allemand pouvait le redouter.

"Il n'existe pas d'indices suffisants pour un comportement pénalement répréhensible", a indiqué à son égard le parquet de Munich dans un communiqué. Von Pierer et d'anciens comparses du directoire et du conseil de surveillance vont simplement devoir répondre de leur manquement au "devoir de contrôle" de l'entreprise.

Une telle procédure assimilable à une enquête administrative ne donne lieu ni à un procès, ni à une condamnation à la prison mais éventuellement à une amende pécuniaire. Von Pierer a de fait déjà vu son image lourdement écornée ces derniers mois dans la presse allemande, dans le cadre de l'affaire de corruption chez Siemens aux ramifications internationales multiples et portant sur au moins 1,3 milliard d'euros.

Une enquête du cabinet d'avocats américain Debevoise & Plimpton qui dure depuis des mois, à la demande de Siemens, a conclu récemment que presque toutes les activités du conglomérat étaient concernées par la corruption active. A ce jour la branche de systèmes de télécommunications était la plus exposée. L'enquête a porté sur une période allant de 1999 à 2006. Outre la division "Com", l'énergie (construction de centrales, réseaux électriques, etc.), les transports (construction de trains) et les équipements médicaux ont trempé dans des malversations pour l'obtention de juteux contrats.

Le parquet de Munich a indiqué qu'aucune procédure ne visait l'actuelle équipe dirigeante. La "commission d'éthique" du conseil de surveillance de Siemens a toutefois été chargée d'étudier de près d'éventuelles mesures contre d'anciens membres du directoire.

Siemens a déjà été condamnée par la justice allemande au titre de la responsabilité pénale de la personne morale, à une amende record de 201 millions d'euros pour les malversations dans sa division "Com".

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