La fédération CGT des ports et docks mobilise une nouvelle fois contre le projet de réforme des ports autonomes élaboré par le gouvernement. Cette réforme prévoit notamment un recentrage des activités des ports en France et le passage de la totalité des activités de manutention portuaire (grutiers, portiqueurs et autres personnels de manutention) sous le contrôle d'opérateurs privés.

Le projet de loi de modernisation des ports autonomes sera présenté en Conseil des ministres avant la fin du mois d'avril, a indiqué vendredi l'entourage du secrétaire d'Etat au Transports Dominique Bussereau. Opposée à ce projet, la CGT a écrit jeudi au président de la République et aux parlementaires pour leur demander que celui-ci soit "différé et aménagé".

A Marseille, premier port de France, le syndicat a annoncé qu'il entamait vendredi une grève reconductible quotidiennement. "Nous sommes prêts à entrer dans un conflit très dur, a déclaré Pascal Galéoté, secrétaire général de la CGT du Port autonome de Marseille. L'attitude du gouvernement qui a laissé croire qu'il y avait une place pour la négociation a exacerbé les tensions".

Depuis jeudi les activités de manutention sur les terminaux sont à l'arrêt, indique la CGT. Selon le Port autonome, les terminaux pétroliers, minéraliers et à conteneurs sont touchés, mais le trafic passagers est assuré.

Selon le responsable syndical, le projet de réforme "va favoriser les grands armements et des monopoles privés". Le gouvernement "est sur une démarche idéologique et politique et non pas économique", estime-t-il. A Marseille, la CGT réaffirme sa demande d'ouverture de négociations.

Au Havre et à Rouen, les grutiers se sont mis en grève pour 24 heures vendredi, paralysant le déchargement des conteneurs. L'activité de ces deux ports est perturbée depuis le début de la semaine par des arrêts de travail partiels de cette catégorie de personnels, qui n'effectuent plus d'heures supplémentaires ni de travaux de nuit ou exceptionnels.