Japon : l'excédent commercial en chute libre en mars

L'excédent commercial du Japon a chuté de 30,2% sur un an en mars, à 1.118,6 milliards de yens (7,2 milliards d'euros), en raison de la flambée des importations d'aliments et d'énergie conjuguée au recul de la demande américaine. La chute est deux fois plus importante que prévu par les économistes.

L'excédent commercial du Japon a chuté de 30,2% sur un an en mars, à 1.118,6 milliards de yen (7,2 milliards d'euros), en raison de la flambée des importations d'aliments et d'énergie conjuguée au recul de la demande américaine, annonce ce mercredi le ministère des Finances.
Les économistes s'attendaient en moyenne à une baisse deux fois moindre, de 15,3% seulement, selon un sondage du quotidien Nikkei réalisé auprès de 24 d'entre eux.

En mars, les exportations ont très faiblement augmenté de 2,3%, à 7.684,3 milliards de yen (49,6 milliards d'euros). Les importations, dopées par les prix élevés de l'énergie et des aliments de base, se sont affichées en forte hausse de 11,1% à 6.565,7 milliards (42,4 milliards d'euros).

Les exportations vers les Etats-Unis ont connu une diminution prononcée (-11%), notamment celles d'automobiles (-11,1%), d'engins de chantier (-27,2%), d'ordinateurs (-22,8%) et de matériel vidéo (-13,3%), alors que la récession menace la première économie mondiale. L'excédent commercial du Japon avec les Etats-Unis, premier client mondial de ses exportations, s'est par conséquent contracté de 17%. Les importations de produits américains par le Japon ont dans le même temps baissé de 4,6%.

"Le ralentissement de l'économie américaine commence à déprimer la demande pour les biens intermédiaires et les capitaux des pays asiatiques", analyse dans une note de recherche Hiroshi Shiraishi, économiste chez Lehman Brothers, cité par l'Agence France presse (AFP). "La possibilité d'une plus ample appréciation du yen est un risque additionnel pour la croissance des exportations japonaises", ajoute-t-il.

Autre facteur négatif pour la balance commerciale nippone: les importations de pétrole ont bondi en mars de 51,6% sur un an, alors que le baril se vend actuellement à des prix historiquement hauts. Celles de gaz naturel liquéfié (GNL) ont elles aussi flambé (+68,2%), de même que celles de minerai de fer (+7,0%), de graines de soja (+41,3%) et de céréales (+41,3%). La hausse galopante des prix alimentaires dans le monde est une sérieuse préoccupation pour le Japon, qui importe 60% de la nourriture qu'il consomme.

Ces vents contraires pour le commerce extérieur japonais ont toutefois été compensés par la bonne santé des échanges avec l'Union européenne, avec qui l'excédent commercial s'est amélioré de 8%, et avec les pays émergents.

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