Société Générale : l'augmentation de capital se précise

L'Autorité des Marchés Financiers a indiqué ce matinqu'elle examinera "dans les jours qui viennent" le prospectus d'information sur la levée de fonds que s'apprête à faire la banque.

Le calendrier de l'augmentation de capital prévue par la Société Générale se précise. L'Autorité des Marchés Financiers (AMF) a fait savoir qu'elle allait examiner dans les prochains jours le prospectus d'information sur l'opération. Cette information intervient au lendemain de la tenue hier d'un conseil d'administration de la banque française censé examiner les modalités et le calendrier de la levée de fonds prévue de 5,5 milliards d'euros. Le gendarme de la Bourse dispose en réalité d'un délai de cinq jours pour examiner et valider ce prospectus.

De son côté, la Société Générale avait initialement indiqué qu'elle ne pourrait pas procéder à une augmentation de capital avant la clôture de ses comptes. Lors de l'annonce de cette opération, Daniel Bouton avait indiqué que tous les actionnaires bénéficieront d'un droit préférentiel de souscription. D'emblée, JP Morgan et Morgan Stanley avaient précisé qu'ils garantissaient l'opération.

Faut-il encore le rappeler, cette augmentation de capital intervient à la suite de l'annonce le mois dernier d'une provision totale de près de 7 milliards d'euros sur les comptes 2007 de la banque. Celle-ci provient pour pratiquement 5 milliards d'euros de la "fraude" désormais historique de l'un de ses traders, selon la version de la Société Générale. Ce trou béant aurait été en fait provoqué lors du dénouement des positions prises par ce dernier, le lundi noir (21 janvier) et les jours qui ont suivi en pleine chute des marchés. Le solde de 2 milliards est quant à lui lié à l'exposition de l'établissement bancaire à la crise des subprimes.

Par ailleurs, dans le volet judiciaire de l'affaire Société Générale, le parquet général de la Cour d'appel de Paris vient d'annoncer son intention de requérir le placement en détention de Jérôme Kerviel, le trader de la Société Générale soupçonné d'être à l'origine de la perte de 4,8 milliards d'euros. Le principal incriminé dans cette affaire avait été mis en examen le 28 janvier pour "abus de confiance", "faux et usage de faux" et "introduction dans des systèmes de données informatiques" par les juges Renaud van Ryumbeke et Françoise Desset qui l'avaient placé sous contrôle judiciaire. Le parquet général, qui avait immédiatement indiqué faire appel de cette décision, justifie aujourd'hui sa requête en raison de "risques de concertation avec d'éventuels complices".

Ils ne sont pas intéressés par un rachat de la Société Générale...
A l'occasion de la publication de leurs résultats annuels Deutsche Bank et Santander se sont exprimés sur le cas Société Générale. L'établissement allemand a indiqué ne pas regarder le dossier, trop occupé à surveiller la consolidation du secteur sur son propre marché, et notamment la vente attendue de Postbank (Deutsche Post). Même son de cloche de l'autre côté des Pyrénées où la première banque espagnole, dans la foulée de l'annonce d'un bénéfice record de 9,08 milliards sur 2007, a coupé court à toutes spéculations sur un éventuel rachat de la Société Générale ou d'Alliance & Leicester. Dans le même esprit, la banque italienne Intesa Sanpaolo a totalement exclu un investissement en actions ou une participation dans un consortium pour racheter la troisième banque française.

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