Bonus à la SG (et ailleurs) : la douloureuse attente

L'annonce des bonus approche dans les établissements français. Le stress, qui lui est généralement associé, est renforcé par un contexte plus que morose-

"Avant Noël, notre management nous a clairement indiqué qu'on allait devoir se serrer la ceinture, témoigne un banquier de SGCIB, qui a alors décidé de différer son projet d'achat immobilier. Avec la fraude, je crains que notre bonus ne se réduise à peau de chagrin..."

Quid des bonus ?
Les rumeurs les plus folles courent : annonce reportée en mars et paiement des bonus en juin, zéro bonus... "Quand je reçois les employés des BFI françaises en entretien, je les interroge évidemment sur ce sujet. Et j'ai des réponses complètement différentes, relève un chasseur de têtes. Les gens entendent ce qu'ils veulent bien entendre." Y compris à la SG. En réalité, rien n'est complètement arrêté à la SG ni ailleurs. Pour preuve, la semaine dernière une DRH d'une grande banque française souhaitait nous sonder sur les tendances du marché... Chaque année, les quatre grands établissements français se regardent en chien de faïence. Personne ne veut dégainer le premier. L'enjeu en matière de rétention du personnel est énorme.

Dans une petite quinzaine de jours, la Société Générale devrait commencer à informer ses troupes sur le montant de leur bonus, selon des sources internes. La date du 8 février a été avancée par certains. Rien d'anormal donc, puisque les banques françaises communiquent en interne entre fin janvier et fin février. Les annonces débutent souvent avec les métiers de marché. Suivent les métiers du financement.

Les françaises callées sur les anglo-saxonnes.
"Certaines banques étrangères installées à Paris ont commencé à informer leurs collaborateurs vers mi-janvier. Les bonus seraient décevants, en moyenne - 30 % comparés à l'an passé", relève Domitille Lamouroux, associée du cabinet de recrutement Alchimie Conseil. Pour elle, les banques françaises devraient suivre cette tendance.
Pour la SocGen, la situation est plus délicate toutefois. Les syndicats se montrent plus inquiets à l'égard de l'intéressement et de la participation que des bonus. "La direction vient de nous confirmer par écrit qu'elle étudiait de nouveaux modes de calculs de façon à compenser les manques à gagner dus aux piètres résultats de 2007", explique Michel Marchet, responsable CGT Société Générale et délégué syndical national du secteur bancaire.

L'hypothèse selon laquelle les banquiers ne recevraient pas de bonus est écartée par la banque et les syndicats. "Aucune suppression des bonus n'est prévue, nous a assuré le service de presse en charge des dossiers RH de la BFI. Quel intérêt aurions-nous à faire cela ? Voir nos banquiers partir à la concurrence... ?"

Nombreux sont les banquiers à douter de cette argumentation car :
1- le marché parisien est relativement réduit et les opportunités de mobilité ne sont pas si importantes qu'à Londres par exemple.
2- Le contexte actuel oblige les banques françaises à la prudence en matière de recrutement, sans oublier que les banques anglo-saxonnes ont annoncé en nombre des plans de licenciements...

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